Ce mardi soir à la télé: les fantômes du Heysel hantent toujours les esprits
Avec « la tragédie du Heysel », RTL-TVI revient sur un événement historique qui raisonne encore avec notre actualité, selon Constant Kox, policier présent lors du drame en 1985.
- Publié le 18-10-2022 à 07h00
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Ce mardi soir, à 19 h 50, RTL TVI diffuse les deux premiers épisodes du documentaire historique consacré au drame du Heysel, réalisé en coproduction avec Scope Pictures (lire notre article du 5 octobre). En 6 épisodes de 52 minutes, les téléspectateurs seront plongés en détail dans cet événement qui marquera l’histoire du football européen: 39 morts et 600 blessés à Bruxelles, suite à un mouvement de foule provoqué par des intimidations de hooligans anglais contre des supporters italiens.
Constant Kox est l’un des nombreux témoins qui prend la parole dans ce documentaire. Il se souvient parfaitement de ce match de finale de la Coupe des clubs champions européens entre Liverpool et la Juventus de Turin. Il officiait comme policier de la brigade anti-agression Bruxelles (B.A.A) le 29 mai 1985 dans le stade du Heysel. Il avait même été chargé de surveiller le bloc Z, celui dans lequel des familles italiennes et autres supporters se retrouveront coincées dans un bain de foule mortel, certaines écrasées contre un mur vétuste du stade qui finira par céder.
"C’est la première fois qu’on voit le documentaire. C’est surtout dur pour nous, ayant été présents au bloc Z, de revoir ces événements, mais c’est aussi positif, confie-t-il. Nous, les anciens qui avons vécu cela, nous espérons que les jeunes actuels, aussi bien policiers que spectateurs, mais aussi hooligans, prennent conscience que ce genre de drame peut arriver. On en a encore eu la preuve avec ce qui vient de se passer en Indonésie." Le documentaire raisonne effectivement avec l’actualité mondiale. Début du mois, 131 personnes ont perdu la vie dans un stade en Indonésie après une bousculade mortelle et l’emploi de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre.
Des forces de l’ordre dépassées
Nombreux sont ceux qui ont jugé l’organisation de la rencontre sportive au Heysel catastrophique et un procès de grande ampleur s’est tenu en 1988 avec plusieurs condamnations, dont celle du capitaine de la gendarmerie Johan Mahieu. Le stade était dans un état vétuste, peu adapté à accueillir autant de personnes, certaines réussissant à entrer dans l’enceinte sans ticket et sans contrôle préalable. Les forces de l’ordre, surtout dispatchées en ville pour gérer d’éventuels affrontements, étaient complètement dépassées.
Les fantômes du Heysel hantent encore l’esprit de certains des anciens collègues de Constant Kox qui ne veulent plus remettre les pieds dans un stade aujourd’hui. "Moi, je sais toujours en parler normalement, avoue-t-il. Je prends du recul parce que c’était mon métier. Si les gens veulent connaître des détails, je trouve cela important de les informer et d’expliquer ce qu’est le rôle d’un policier. On regarde beaucoup les problèmes mais il y a des choses positives qui sont effectuées par les policiers. On a quand même sauvé des centaines de personnes en intervenant ce jour-là."
Le documentaire donne la parole à toutes les parties impliquées dans ce drame et offre ainsi au spectateur une reconstruction globale et détaillée d’un événement qui marquera tristement l’histoire du football européen.