Alger confidentiel: captivant
Arte et la chaîne publique allemande ZDF ont uni leurs moyens pour produire une mini-série politico-judiciaire haletante.
- Publié le 17-02-2022 à 06h00
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À Alger, Ralf, attaché à l’ambassade d’Allemagne, vit une liaison avec Amel Samraoui, une juge d’instruction algérienne. Clandestine, leur histoire est compromise lorsqu’ils sont amenés à travailler sur le même dossier: l’enlèvement d’un vendeur d’armes allemand. Le rapt intervient alors que les deux pays s’apprêtaient à conclure une vente. En Allemagne, le docteur Katharina Prinz enquête au ministère des Affaires étrangères sur le contrat d’armement ratifié par son prédécesseur. Tandis que la négociation vacille, des opposants au régime complotent.
Les preneurs d’otage exigent 50 millions de dollars contre la restitution du vendeur d’armes, ainsi que l’abandon de la vente auprès du gouvernement. Aux Affaires étrangères allemandes, on s’interroge sur la conduite du général Soudani, prêt à négocier. À Alger, Ralf récupère des vidéos de surveillance de l’enlèvement grâce à son amante. Mais celle-ci est moins innocente qu’il n’y paraît. En Allemagne, les partisans de la révolution se disputent sur l’usage de la violence. Au cœur de la Casbah, Ralf, lui, en apprend un peu plus grâce à un entrepreneur, notamment qu’un intermédiaire français et trafiquant d’armes, Alexis Clérel, n’hésiterait pas à faire affaire avec les islamistes.
Le sang et les armes
Sur un scénario écrit par Abdel Raouf Dafri (Un prophète), d'après le roman Paix à leurs armes d'Oliver Bottini (Éditions Piranha), Alger confidentiel mêle en quatre épisodes haletants le frisson du thriller, les coulisses du monde du renseignement et le cynisme froid de la realpolitik. Chacun dans leur cadre – les hauts dirigeants et les vendeurs d'armes aux vies luxueuses, les agents secrets frayant dans les cafés bruyants de la Casbah algéroise et les opposants au régime à Berlin ou dans le maquis kabyle –, les protagonistes de la minisérie réalisée par Frédéric Jardin (Braquo, Engrenages) n'ont qu'un seul objectif, malgré leurs motivations différentes: les armes, qui font couler le sang avant même d'être employées et justifient qu'on piétine toute loi et tout sens moral.
À noter, au sein du convaincant casting international, mené par Ken Duken (Inglourious Basterds), la présence du rappeur français Sofiane en preneur d'otages dépassé par l'ampleur des événements.
Arte, 20.55