"Pandore", l’origine de tous les maux et de toutes les tentations
Nouvelle série politico-policière signée par un trio de femmes, "Pandore" navigue en eaux troubles, soulève des questions féministes et de pouvoir. Une série qui va vous secouer.
- Publié le 13-02-2022 à 09h00
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D’abord il y a Claire Delval (Anne Coesens), une juge d’instruction intègre, en charge d’un épineux dossier de corruption politique. Sa vie professionnelle chavire lorsqu’elle découvre que son père, figure de proue d’un parti politique, est mêlé à son dossier. Dessaisie de l’affaire, elle va alors se plonger corps et âme dans une sordide histoire de viol collectif.
Ensuite, il y a Mark Van Dyck (Yohann Blanc), homme politique ambitieux qui croit son heure enfin venue lorsque le leader de son parti tombe pour corruption. Mais, déçu par les choix de son parti, il va se servir d’un fait divers dont il a été honteusement le témoin inerte pour véhiculer des idées nauséabondes et relancer sa carrière.
Et enfin, on trouve Sacha (Mélissa Diara), jeune activiste pleine de convictions dont la vie bascule lorsque son amie, Ludivine (Salomé Richard) est victime d’un viol collectif dans un parking souterrain et que la vidéo de cet acte ignoble est diffusée anonymement sur internet.
Jeux de pouvoirs
Trois personnages centraux, trois pouvoirs, trois destins subitement entremêlés: voilà la trame de Pandore, nouvelle série politico-policière de la RTBF, signée par un trio de femmes. Avec Bruxelles et sa diversité culturelle et sociale en toile de fond, Pandore s'intéresse aux jeux de pouvoirs avec un regard acéré et sans concession. "On avait envie de parler des femmes dans la société et de leur pouvoir, explique Vania Leturcq, l'une des scénaristes et réalisatrices. On s'est donc intéressées à des pouvoirs qui s'entremêlent comme la justice, la politique et l'information. Et pour ce secteur, on a fini par opter pour une activiste qui relaie des infos via les réseaux, ça nous semblait encore plus actuel avec, notamment la propagation des fake news et les lanceurs d'alerte."
Des zones grises
Inspirées par l'actualité, les scénaristes citent le Brexit, Bolsonaro, Trump mais aussi des séries comme Borgen, The Killing, Succession ou encore Top of the Lake, comme inspirations au moment de l'écriture. "On a été encadrée par Willem Wallyn, réalisateur et producteur flamand qui nous a beaucoup challengées parce qu'écrire une série demande un travail énorme, précise Anne Coesens. Avec lui, on a affiné les personnages, on a veillé à les rendre humains. Notamment le personnage du politicien. Willem nous a dit: "Vous devez l'aimer ce personnage et le comprendre sinon vous allez en faire un personnage uniquement à charge". Et on a eu la même démarche pour cette bande de jeunes qui commet le viol. On s'est demandé comment ils en arrivent là, On voulait interroger la masculinité d'aujourd'hui aussi."
Partant du principe que dans tout être le beau côtoie le moche et que la vie n'est faite que de zones grises, les scénaristes de Pandore explorent sans excuser et soulèvent des questions brûlantes. Attention à l'addiction.
«Pandore», 2 premiers épisodes diffusés ce dimanche à 20.55, sur La Une.