Netflix décroche la couronne aux Emmy Awards
Netflix est reparti avec 44 trophées aux derniers Emmy Awards, transformant enfin l’essai.
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Publié le 20-09-2021 à 14h14
Cela fait plusieurs saisons que Netflix figure en bonne place parmi les nommés des Emmy Awards (considérés comme les oscars de la télévision) sans toutefois jamais réussir à rafler les prix les plus prestigieux. C'est désormais chose faite puisque la plateforme a remporté, dimanche soir, le prix de la meilleure série dramatique avec The Crown (pour sa saison 4) mais aussi celui de la meilleure mini-série avec Le jeu de la dame.
The Crown faisait figure de grand favori face à The Handmaid's Tale, Pose, La chronique des Bridgerton, Lovecraft Country, The Boys, The Mandalorian et This is Us.
Les comédiens de la série ont d’ailleurs trusté tous les prix de la catégorie: Olivia Colman (meilleure actrice pour son interprétation de la reine Elizabeth II), Josh O’Connor (meilleur acteur; interprète de Charles), Tobias Menzies (meilleur acteur dans un second rôle; dans le rôle du prince Philip), Gillian Anderson (meilleure actrice dans un second rôle, incroyable Margaret Thatcher) et Claire Foy (en tant qu’actrice invitée).
Rarement, une série encore en cours aura autant supplanté ses adversaires.
Une grande partie de l'équipe de The Crown n'avait pu faire le déplacement et suivait la remise des prix depuis Londres via une liaison satellite.
Durant son speech, Olivia Colman, des sanglots dans la voix, a dédié son prix à son père, décédé durant la pandémie.
La quatrième saison de cette série très populaire dépeint le mariage houleux entre la princesse Diana et le prince Charles, incarné par le Britannique Josh O'Connor. «Tourner The Crown a représenté les deux années de ma vie les plus gratifiantes», a lancé l'acteur.
La série a également été primée pour son scénario et sa réalisation. Si l'on ajoute des récompenses dans des catégories techniques déjà décernées, la production Netflix a reçu au total onze emmy awards, à égalité avec Le jeu de la dame et à un trophée seulement du record établi par Game of Thrones.
«Ted Lasso», la finesse du rire et de l’émotion
Côté comédie, c'est Ted Lasso qui remporte le titre. Cette série signée Apple TV + met en scène un entraîneur de football américain totalement perdu lorsqu'il passe aux commandes d'une équipe de ballon rond anglaise.
Son incroyable casting (tous les acteurs étaient nommés) repart également avec une brassée de statuettes: Jason Sudeikis (meilleur acteur), Brett Goldstein (meilleur acteur dans un second rôle) et Hannah Waddingham (meilleure actrice dans un second rôle).
La plateforme de vidéo à la demande récolte un total de 44 emmy awards cette saison, égalant le record établi par la chaîne CBS en 1974.
Diversité mal assumée
Si les femmes ont été largement mises à l’honneur, la diversité a laissé à désirer: les douze emmys pour les meilleurs acteurs et actrices, ou seconds rôles dans les catégories les plus en vue sont allés exclusivement à des acteurs blancs. Pourtant, l’Academy of Television Arts and Sciences qui organise la cérémonie avait sélectionné des artistes de couleur dans quasiment toutes les catégories. De quoi alimenter une nouvelle fois les critiques récurrentes à l’encontre des grands rendez-vous hollywoodiens.
Seule Michaela Coel a été récompensée pour I May Destroy you (HBO), douloureux récit des suites d'un viol. Elle est ainsi devenue la première femme noire à recevoir une statuette pour le meilleur scénario d'une série limitée. L'actrice qui est également scénariste a donné un discours poignant et dédié sa récompense à «toutes celles qui ont survécu à une agression sexuelle».
Par contre, Michael K. Williams, retrouvé mort chez lui le 6 septembre, n'aura finalement jamais été récompensé aux Emmys, malgré cinq nominations. Il concourrait cette fois encore pour le meilleur second rôle dans une série dramatique, pour Lovecraft Country (HBO).
De meilleures audiences
L’audience de la cérémonie diffusée sur CBS s’est redressée par rapport au plus bas niveau historique enregistré l’an dernier, avec 7,4 millions de téléspectateurs devant leur poste ce dimanche, mais reste tout de même en berne.
Ça revient à diffuser ses propres funérailles!
Même avec une jauge réduite, le retour des stars hollywoodiennes sur le tapis rouge a permis à la soirée de faire mieux que l’édition 100% virtuelle organisée l’an dernier. L’audience a progressé de 16% par rapport aux tristes chiffres de 2020, selon les données communiquées par la chaîne CBS.
L’audience de dimanche soir reste malgré tout la troisième plus mauvaise performance de l’histoire des Emmy Awards, qui attiraient encore en 2018 plus de 10 millions de téléspectateurs.
Notons que le seul trophée reçu par l'une des quatre grandes chaînes américaines est allé à NBC pour l'inusable Saturday Night Life, tandis que CBS est repartie bredouille.
«Ça revient à diffuser ses propres funérailles», a ironisé lundi le site spécialisé The Hollywood Reporter, estimant que l'ère du câble avait fini de passer le relais à l'ère du streaming.
Kate Winslet et Ewan McGregor: sacre sur petit écran
Côté mini-séries, la victoire a échappé à Anya Taylor-Joy. L'intrigante interprète du Jeu de la dame a été battue par Kate Winslet et son rôle de policière désabusée dans Mare of Easttown (HBO). «Je tiens à saluer mes collègues nominées car cette décennie doit être celle des femmes qui se serrent les coudes», a lancé Kate Winslet, remerciant les auteurs du show d'avoir créé «une mère d'âge mûr, imparfaite et pleine de défauts… Très honnêtement, on se sent toutes reconnues!» Julianne Nicholson et Evan Peters ont eux aussi été primés pour cette série dans la catégorie des seconds rôles.
Chez les hommes, c'est aussi un acteur habitué des grands écrans, Ewan McGregor, qui a décroché le prix du meilleur acteur dans une mini-série pour son interprétation dans Halston, biopic sur Roy Halston Frowick, ce couturier extravagant qui régnait sur New York dans les années 70, avant une pénible descente en enfer.