INTERVIEW | Sidoine en finale de The Voice France: «J’ai trouvé ma place»
La finale de «The Voice» France, c’est ce soir sur TF1. Parmi les quatre finalistes, Sidoine, Français installé à Bruxelles depuis 6 ans.
Publié le 06-06-2019 à 07h00
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Il a débuté cette saison 8 de The Voice la plus belle voix timidement, un peu caché derrière sa machine pour une reprise de Réseaux, du rappeur français Niska. Il avait tout de même séduit Soprano, Mika et Jenifer, qu’il a choisie comme coach. Au fil des émissions et des paliers, Sidoine Rémy a pris de l’assurance. Lui qui s’est installé en Belgique voici 6 ans se retrouve en finale du télécrochet français.
Sidoine, vous êtes surpris de vous retrouver en finale?
Oui, absolument. Et surpris n’est pas un faible mot. J’ai commencé cette aventure en me disant juste que j’aimerais bien qu’un fauteuil de coach se retourne. Aujourd’hui, je n’ai pas encore le recul pour me rendre compte vraiment, parce qu’on travaille beaucoup. Mais j’ai quand même jeté un œil par-dessus mon épaule pour voir le chemin parcouru et ça me remplit de fierté.
Ce qui est remarquable, c’est que c’est chaque fois le public qui vous qualifie…
Oui, c’est magnifique. C’est pour ça que je fais ce métier. Ce qui me touche énormément, c’est que je n’ai pas l’impression d’avoir été seulement entendu mais aussi écouté. Et ça, c’est très gratifiant.
Vous avez pris des risques, notamment en reprenant la Marseillaise voici quinze jours. Gainsbourg avait été fortement critiqué quand il l’avait fait en reggae à la fin des années 70…
Je vous avoue que j’ai eu peur que ce soit aussi le cas pour moi. J’étais rempli de doutes. Même mon entourage doutait. Il avait peur que le public croie que ce soit une démarche pour faire le buzz et ne prenne pas le message comme j’avais envie de le donner.
Quel était ce message?
Que la France est en mouvement, qu’elle est tout le temps en train de bouger. On aime tous l’endroit auquel on appartient et nous sommes tous reliés par l’amour. J’avais envie de chanter cette liberté-là et cette union. C’est super-important, surtout en ce moment.
Vous allez faire la même chose avec la Brabançonne?
(rires) Un ami me l’a demandé… Mais pourquoi pas… Je vais y réfléchir…
Vous vivez chez nous depuis six ans. Vous avez suivi ce qu’il s’est passé lors des dernières élections? Vous en pensez quoi?
Je pense que nous sommes tous un peu perdus. Et que l’on cherche désespérément des réponses…
Vous recevez beaucoup de soutien de votre patrie d’adoption?
Oui! Et je suis super-content, car j’adore la Belgique et me sentir un petit peu adopté, ça me fait vachement du bien.
Vous vendez du caviar dans une boutique à Bruxelles. Votre aventure dans «The Voice» va changer les choses?
J'espère, parce que c'est pour ça que j'ai décidé de participer à cette aventure. Cette participation à The Voice me permet de gagner du temps, car c'est une vitrine médiatique incroyable. Et en plus d'être vu par le public, on est aussi vu par des professionnels. Tout cela a normalement un coût. Et cet argent-là, je ne l'ai pas sur mon compte en banque…
Même en vendant du caviar?
(rires) Et non! Ouh là là, si vous saviez… Je vends du caviar, mais je ne peux pas en manger! (rires)
Vous étiez passé par la Star Academy en 2012. Quelle est la différence entre le Sidoine de l’époque et celui d’aujourd’hui?
Aujourd’hui, je deviens la personne que j’ai toujours rêvé d’être. En 2012, je me cherchais un petit peu. Là, je suis en train de trouver ma place. J’aime beaucoup donner, mais je suis souvent mal à l’aise de recevoir. Ici, je me suis aperçu que recevoir, c’était super-bon. Je prends souvent l’image de quelqu’un qui est à poil devant un miroir et qui est plein de complexes, qui ne se sent pas beau. Là, on m’a enlevé le miroir et on me dit: Sidoine, t’es beau! C’est immensément enrichissant. On se sent vivant.
C’est pour ça qu’au début, vous vous «cachiez» un peu derrière votre machine?
Non, ce n’était pas l’intention de départ. Je trouvais que c’était cohérent de me présenter de cette façon au début. Après, je ne suis pas là pour me présenter comme musicien mais comme artiste. Et avec ou sans machine, je suis Sidoine.
C’est prévu de vous revoir avec cette machine lors de la finale?
Non. Et je ne peux pas vous révéler ce que je vais chanter, cela doit rester une surprise. Mais il y aura un duo avec ma coach, un autre avec un des parrains (NDLR: Patrick Bruel, Florent Pagny, Aya Nakamura ou M.Pokora) et une chanson en solo.
Un petit mot sur vos «adversaires» de ce soir?
Je vais être sincère avec vous, mon coup de cœur, c’est Clément. Humainement, c’est un mec adorable. Il est incroyable dans ses interprétations, sa justesse et sa vérité. Maintenant, tout le monde a sa place en finale et tout le monde peut remporter la victoire.
Qu’est-ce qui va vous permettre de vous distinguer?
Rester moi-même. Après, c’est un métier où il faut que toutes les planètes s’alignent. Il y a tellement de choses qui entrent en jeu…
Ce jeudi, on ne pourra pas voter pour vous en Belgique…
Oui, quelle déception (rires). J’espère que cela ira quand même sans ça.
Jenifer vous accompagne depuis le début…
Elle a été incroyable. On se ressemble sur beaucoup de points et on a appris à se découvrir. Et c’est quelqu’un de très vrai.
Un dernier mot sur les audiences, qui sont en recul pour cette saison 8?
En toute sincérité, je ne sais pas quoi dire… Ce n’est pas mon métier. Pour moi, qu’il y ait 5 personnes ou 12 millions derrière l’écran, l’intensité reste la même.
Vous revenez en Belgique après «The Voice»?
Oui. Je ne sais pas pour combien de temps, tout dépendra de l’issue de l’aventure. Quoi qu’il en soit, je bosse déjà sur un album en français.
Ses «adversaires» de ce soir

Prénommée Whitney en hommage à la chanteuse préférée de ses parents, Whitney est la seule fille à s’être hissée jusqu’en finale. À l’aise dans tous les répertoires, la benjamine de cette finale – qui souffre de fibromyalgie – s’est montrée à la fois solide et sensible. Certains la verraient bien succéder à la jeune Maëlle. Mais la concurrence est rude.

Recalé aux auditions à l'aveugle voici deux ans, Clément Albertini est retourné dans sa Corse natale pour bosser. Et il a bien fait puisque le voilà en finale. Après avoir séduit les quatre coaches avec Fils à papa de Vianney, il a rejoint l'équipe de Soprano. Sa prestation sur Somebody to love de Queen lors du 1er live a marqué les esprits.

«Pierre est animé par un don de la mère nature. Cette voix si particulière, c’est son passeport. Maintenant, on est plus que tous les deux mais on va aller encore plus loin.» Julien Clerc ne tarit pas d’éloge pour son finaliste, Pierre Danaé. Ce spécialiste des ballades à la guitare fera-t-il chavirer les cœurs des téléspectatrices?