Dan San, le Covid, l’ego et les Beatles
Le collectif liégeois Dan San revient après sept ans avec un très joli disque, plus lumineux, plus pop, plus simple. Et ce n’est pas un gros mot.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KR7K2HSLVJDVDPIYNI4LLZ5WZ4.jpg)
Publié le 28-04-2023 à 17h30
:focal(545x555:555x545)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/M3PM56OR3FAH3FLFZIKEV4KSKE.jpg)
Il leur en aura fallu du temps pour sortir ce nouvel album. C’est que, la crise Covid est passée par là et a ralenti tout. Mais finalement, pour le collectif de six musiciens liégeois, ça a été "une aubaine". "On pensait avoir fini le disque. C’était des ballades assez down tempo parce que peut-être l’ambiance à ce moment-là nous avait fait faire des chansons assez lentes, dit Thomas Medard. Et on s’est remis à écrire toute une salve de chansons assez lumineuses comme Hard Days Are Gone, comme Midnight Call ou Loose My Mind: des chansons plus solaires et plus up tempo. C’est au moment d’écrire la bio qu’on s’est rendu compte que ça faisait sept ans depuis le dernier album et on s’est dit mais qu’est-ce qu’on est lents ! (rires)"
Grand Salon, c’est un son nouveau. Plus pop. Et ce n’est pas un gros mot. "Il a fallu apprendre qu’une musique plus limpide c’était pas un gros mot." Jérome Magnée complète: "On se cachait derrière beaucoup de couches, de productions, d’harmonies de voix, derrière beaucoup de métaphores dans les textes. C’était très compliqué de comprendre de quoi parlaient nos chansons. Mais c’était une pudeur mal placée, une manière de se cacher de nos propres émotions. Et avec le temps, le recul qu’on commence à avoir, il y avait cette volonté d’être plus directs, plus accessibles."
Pour cet album, ils se sont nourris de leurs expériences d’autres projets The Feather, Condore, Pale Grey, Kowari, Sharko, musiques de films, de documentaire, de spectacle…

Tous ces projets, solos ou au service d’autres, "Ça nous a permis de mettre de la distance entre nous et notre ego, d’une certaine manière, avance Thomas Medard. Quand on amène une chanson au collectif, on accepte qu’elle va changer et que c’est la meilleure idée qui gagne. On le faisait déjà avant, mais j’ai l’impression que c’était beaucoup plus conflictuel, beaucoup plus compliqué. C’est pas très positif, donc, on n’en a pas trop parlé à l’époque, mais quand l’album Shelter est sorti, ça a été quand même dans la douleur parce qu’on s’est pas mal engueulés, c’était très tendu. Et ici on a vraiment appris à lacher prise."
Dan San, "Grand Salon", Odessa/Simone Records. Le 7 mai aux Nuits Botanique (Bruxelles), le 1er juin, au Reflektor (Liège) et le 20 juillet aux Francofolies (Spa)