Le cœur battant d’Isolde Lasoen
Isolde Lasoen, la charismatique batteuse de Daan confirme son talent en solo avec un troisième album plein de charme, en français et en anglais.
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Publié le 07-03-2023 à 17h22 - Mis à jour le 07-03-2023 à 19h00
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Elle s’est fait connaître comme la charismatique batteuse du chanteur Daan, puis en temps que musicienne pour pas mal d’autres artistes du nord du pays. Un premier album de chansons en français, L’Inconnu, en 2014 avec son groupe Les Bens, puis en 2017, Cartes postales sous son prénom tout seul, Isolde. Cette fois, elle signe Oh Dear de son nom complet, parce que "c’est complètement moi", dit-elle simplement.
Isolde, la sortie de votre album un 8 mars, soit la journée internationale des droits des femmes, c’est symbolique ?
Non. J’ai un truc avec le chiffre huit: mon fils est né le 8 août 2008 à 8 heures quelque chose… c’est par hasard que c’est le 8 mars, mais ça me plaît bien.
Quel a été le point de départ de cet album ?
En 2021, pendant le confinement, j’ai fait une reprise de The Four Horsemen de Aphrodite’s Child. Juste comme ça, pour la mettre sur les plateformes, parce que c’était une période assez triste pour tout le monde… Je n’avais pas l’intention d’en faire un single, mais c’est passé sur les radios en Flandre et j’ai eu beaucoup de compliments de gens qui disaient "ah c’est ton nouveau son, on aime bien". Ce n’était pas vraiment un format radio, c’est une chanson longue, avec des couplets un peu décalés. Je me suis dit que si ça passait sur les radios, c’était super. Ca m’a libérée, ça m’a donné l’espoir de pouvoir faire vraiment ce que je veux, sans tenir compte de formats définis pour la radio, sans me soucier de ce que les gens allaient en penser. Et puis quand j’ai déménagé, que je me suis installée dans mon nouveau studio, je me suis lancée dans ce que je voulais faire vraiment, sans contraintes.
Pourquoi ce n’était pas le cas avant ?
Si, mais c’est plus affirmé ici. Je me suis rendu compte que le son était super important, que j’avais envie de mettre plus en avant la musicienne, parce que c’est ça que je suis avant tout, avant d’être une compositrice ou une chanteuse. Ca m’a libérée, j’ai plus confiance en moi.
Alors c’est le rythme de la batterie qui a fait naître les chansons ?
Oui, la batterie et le vibraphone. La rythmique en fait, parce que j’ai aussi souvent, une ligne de basse dans la tête.
Les mots sont aussi très utilisés pour leur rythme autant que pour leur sens…
Je n’avais pas pensé à ça, si c’est le cas, c’est un peu par hasard. Pour moi écrire les paroles, c’est le plus difficile, c’est ce que je fais en dernier, surtout en français. Il y a toujours beaucoup d’exigence en français, plus qu’en anglais. Il faut être juste. J’ai fait relire à des francophones. Sur certaines chansons, j’ai testé le français et l’anglais et j’ai choisi ce qui allait le mieux par rapport à l’atmosphère de la chanson. Alors oui, peut-être que le rythme à quelque chose à voir là-dedans.
Votre musique est très cinématographique. Notamment "Bed and Breakfast" qui est une grosse référence à Ennio Morricone…
Toute ma jeunesse, j’ai écouté beaucoup de musique instrumentale, de musiques de films, c’est ce qu’on écoutait à la maison avec mes parents et mes frères. J’ai joué dans des orchestres, dans des fanfares. Et puis ça a été le jazz. Le pop rock est venu bien après.
Et l’envie de jouer de la batterie ?
C’est venu du fait de jouer dans des "marching bands", des fanfares. Dans les années 80-90 en Flandre, en Angleterre ou aux Pays-Bas il y avait cette culture très présente. Et pas que pour le côté festif, les carnavals et tout ça. Non, c’était très sérieux, il y avait des concours des meilleurs bands. J’ai appris beaucoup.
Le morceau "Batterie", en duo avec Daan fait référence à ça ?
Un peu. Ce qui me garde en forme, qui me donne le moral, de l’énergie, c’est jouer de la batterie. Mais c’est aussi un gimmick entre Daan et moi quand il me donne des conseils, qu’on s’encourage.
Votre album solo, ce n’est pas la fin de vos collaborations avec d’autres artistes en temps que musicienne ?
Non pas du tout ! C’est la moitié de mon temps. Mon album solo, c’est beaucoup de boulot parce que je porte tout sur mes épaules, il y a aussi la promotion, les musiciens, l’organisation, les réseaux sociaux... ça ne s’arrête jamais. Quand je joue pour les autres, c’est différent, je me mets au service de leur musique. En solo, c’est plus un défi.
Vous avez déjà joué aux Francofolies de Spa, notamment pour votre album précédent, mais pour celui-ci, il n’y a pas encore de date en Wallonie, seulement en Flandre, est-ce qu’il y en aura ?
J’espère oui, en Wallonie et à Bruxelles. A Paris aussi peut-être un jour. J’avance prudemment mais j’espère que ça sera possible.
Isolde Lasoen, "Oh Dear", MayWay Records.