Tim Dup explore sa part d’ombre
Dans son quatrième album, Tim Dup joue sur les contrastes, soufflant le chaud et le froid avec toujours le souci du mot juste.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/SWAE3WOR3ZGDXLPHOQCX6OTDY4.jpg)
Publié le 23-02-2023 à 09h55 - Mis à jour le 23-02-2023 à 10h19
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/UF3CCNLXBJFFRJ6SFFMXNNP6VQ.jpg)
Auteur-compositeur et interprète au très grand capital sympathie, Tim Dup revient déjà avec Les Immortelles, un quatrième album hautement sensible et personnel.
Alors qu’il nous avait laissés en pleine lumière, brûlant sous le soleil italien avec La Course folle, il explore cette fois l’ombre intrigante et en dévoile 13 titres tout en nuances. "Le dernier était né dans une espèce de bulle solaire, de besoin d’émancipation, de liberté et de lâcher-prise et en même temps assez désincarné parce qu’il est venu de la frustration, explique le chanteur. Alors qu’ici on est sur un disque qui est peut-être un peu plus sombre mais qui est autrement plus intérieur, vécu et sensible parce que tout ce qui a dedans ce sont des choses qui m’ont vraiment davantage traversé."
Un disque fragile mais pas froid
Les Immortelles a été écrit alors que Tim Dup était en tournée. Sans attente et remplit par la scène, il se nourrit de tout ce qu’il apprend en tournée et ajoute quelques cordes à son imaginaire musical. "Pour le coup, le son de la tournée précédente traverse ce disque avec à la fois une ossature piano-voix extrêmement présente, une voix très en avant ; bien plus qu’auparavant. Il y a plus de voix de tête et plus de voix à l’aigu et ça, ça a été une découverte de la tournée. Et, globalement, il y a une épure que ce soit au niveau des arrangements mais aussi des textes."
S’amusant des contrastes, Tim Dup regarde aussi son monde bien en face et en tire le meilleur. "Je ne veux pas être dans la dénégation du monde qui m’entoure mais c’est dans ces chagrins et ces épreuves que j’ai l’impression de trouver la lumière la plus vraie. Quand elle perce elle est vraiment véritable et généreuse."
Dépassé par une époque et la course constante imposée par les réseaux sociaux, il s’amuse à ébrécher son image de garçon sage avec une pochette gentiment provocatrice ou quelques phrases glissées par-ci par-là qui feront mouche. "Les réseaux sociaux, la surprésence, cette nécessité d’être captivant et spectaculaire, ça me fatigue ! Moi, je suis un chanteur qui prend le temps et assez lisse. Ça ne me dérange pas. Qu’est-ce que vous voulez ? J’ai la gueule que j’ai et ça n’est pas la plus difficile à porter: d’autres portent des charges beaucoup plus lourdes. Il suffit de voir comme c’est difficile dans l’industrie musicale d’être une femme, d’être Noir… Moi, j’ai juste la tronche d’un garçon de bonne famille…"
Passionné de musique, Tim Dup avoue cependant que quatre albums en cinq ans et des tournées, ça use et qu’il est temps de changer un peu d’horizon comme le prouvent ses envies d’écrire un roman. "Cet album est peut-être la synthèse de toutes ces années et s’il n’est pas un point final, il est en tout cas, un point dans une phrase et j’ai envie qu’il y ait un petit blanc après cette phrase…"
"Les Immortelles", Sony.