Grammy Awards 2023 : ces trois récompenses (qui n’ont pas été à Beyoncé et) qui font parler d’elles

De la première femme transgenre récompensée au prix de la meilleure musique de jeu vidéo, les Grammy Awards n’ont pas seulement été marqués par les sacres de Beyoncé et Harry Styles.

Kim Petras, left, and Sam Smith, winners of the award for Best Pop Duo/Group Performance for "Unholy," pose in the press room at the 65th annual Grammy Awards on Sunday, Feb. 5, 2023, in Los Angeles. (AP Photo/Jae C. Hong)
Kim Petras et Sam Smith ont marqué l'histoire des Grammy Awards.

Si la cérémonie des Grammy Awards 2023 a sacré Harry Styles et permis à Beyoncé de devenir l'interprète la plus récompensée, elle a aussi mis en avant d'autres artistes. A commencer par Kim Petras.

Kim Petras, la première artiste transgenre récompensée dans une catégorie majeure

C'est un des grands moments de la soirée de ce dimanche 05 février 2023 : Kim Petras est devenue la première chanteuse transgenre à être sacrée dans l'une des principales catégories pour son duo avec Sam Smith.

Désignée meilleure prestation vocale pop pour son titre "Unholy", l'artiste a reçu une standing ovation de la part du public après avoir tenu un discours fort dans lequel elle a tenu à remercier "les incroyables légendes transgenres" qui ont ouvert la voie (dont la défunte productrice britannique Sophie) ainsi que sa mère.

"Ma mère m'a fait comprendre que j'étais une fille, a-t-elle expliqué. Je ne serais pas ici sans elle, ni son soutien."

Le duo Kim Petras-Sam Smith s'est imposé devant d'autres grandes associations de la pop comme Camilla Cabello et Ed Sheeran ou encore Coldplay et BTS.

En 1970, Wendy Carlos (née Walter Carlos) avait déjà remporté trois Grammy Awards pour son album "Switched-On Bach", mais les catégories dans lesquelles elle concourrait étaient alors considérées comme mineures.

Viola Davis dans le club très fermé des EGOT

C’est un club très fermé aux États-Unis, celui des artistes qui ont remporté à la fois un Oscar (cinéma), un Emmy Award (télévision), un Grammy Award (musique) et un Tony Award (théâtre). On les appelle “EGOT”. L’actrice Viola Davis en fait désormais partie, après avoir remporté un Grammy pour le meilleur “livre audio”, avec ses mémoires “Finding Me”.

”J’ai écrit ce livre pour rendre hommage à la petite Viola quand elle avait 6 ans, pour rendre hommage à sa vie, ses joies, ses traumatismes”, a lancé, sur la scène de Los Angeles, l’actrice de 57 ans qui fut cette année à l’affiche du film à gros budget d’Hollywood “The Woman King”.

Dans “Finding Me”, elle raconte notamment son enfance pauvre, de sa Caroline du Sud natale, au Rhode Island où elle a grandi, et son expérience du racisme.

L’artiste de 57 ans, connue pour son activisme, avait notamment été oscarisée en 2017 pour son second rôle dans “Fences”, et un Emmy Award en 2015 pour la série “How to Get Away with Murder”. C’est la 18e artiste à devenir “EGOT”, après Rita Moreno, Audrey Hepburn, Mel Brooks, Whoopi Goldberg, ou John Legend.

Et la meilleure musique de jeu vidéo pour…

C’était une première attendue et tardive. Hier dimanche soir, l’Académie a également remis pour la première fois une récompense à la meilleure musique d’un jeu vidéo. Le gramophone est revenu à la compositrice américaine Stephanie Economou pour la bande-son d’un des opus de la série d’Ubisoft, “Assassin’s Creed Valhalla”.

”Je n’avais pas de grands espoirs pour cette catégorie car […] je suis généralement très novice dans le domaine de la musique de jeux vidéo et je me retrouve face à des géants et des vétérans”, a déclaré la musicienne, qui a déjà composé pour le cinéma et la télévision.

Avant la cérémonie, elle avait expliqué à l’AFP que cette toute nouvelle catégorie marquait “une étape importante pour que les gens reconnaissent enfin que les jeux vidéos sont dans l’air du temps depuis un bon moment”.


Mais aussi du reggaeton, du hip-hop et... un hymne à l'Iran.

Le reggaeton ouvre la soirée

À qui l’honneur d’ouvrir la 65e cérémonie des Grammy Awards à Los Angeles ? Au pays de Beyoncé et du hip-hop, c’est à Bad Bunny, le prince du reggaeton, qu’est revenu ce privilège. Un signe d’une évolution pour l’Académie des arts et sciences de l’enregistrement (”The recording academy”), qui cherche à maintenir l’attrait de la cérémonie, de moins en moins suivie aux États-Unis (un peu moins de neuf millions de téléspectateurs en 2022, contre plus de 20 millions il y a quelques années).

Les chiffres générés par Benito Antonio Martinez, alias Bad Bunny, en concerts ou sur les plateformes en font en effet incontestablement le plus grand artiste de streaming et de tournée au monde.

Son “Un verano sin ti” était même devenu pour cette 65e cérémonie, le premier album tout en espagnol à concourir dans la plus prestigieuse catégorie, celle du meilleur album. L’artiste de 28 ans a finalement remporté le Grammy du meilleur album urbain en musique latine.

Les 50 ans du hip-hop fêtés dignement

Ce fut l’un des moments live les plus réussis d’une soirée très sage, sans incident ni dérapage. Pour fêter les 50 ans du hip-hop, dont on considère qu’il est né dans le Bronx à New York à l’été 1973, rarement autant de stars du rap n’avaient été réunies pour un long medley : Grandmaster Flash, Run DMC, LL Cool J, Rakim, De La Soul, Method Man du Wu-Tang Clan. Le tout avec Questlove, des Roots, pour accompagner ce beau monde à la batterie. La reine Queen Latifah elle-même a fait un passage remarqué sur scène, avant Missy Eliott.

L’hymne pour la liberté en Iran récompensé

Touche politique de la soirée, la Première dame des États-Unis Jill Biden est venue sur scène pour annoncer le prix de la “chanson pour un changement de société”. Et la récompense est allée à “Baraye”, le morceau du chanteur pop iranien Shervin Hajipour, 25 ans, devenu un hymne du mouvement de protestation qui secoue l’Iran depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran.

L’artiste, placé en détention après que sa chanson était devenue virale sur les réseaux sociaux, a été libéré sous caution.

Jill Biden a loué “un appel puissant et poétique à la liberté et aux droits des femmes” en Iran, dont les relations avec les États-Unis sont rompues depuis plus de quarante ans.

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