YellowStraps, le Kanye West belge
Avec ses textes assez sombres contrebalancés par des mélodies aériennes, YellowStraps rappelle le Kanye West des grandes heures.
Publié le 28-01-2023 à 10h00 - Mis à jour le 03-02-2023 à 09h46
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/4FXTQKDKQNBILAJTALV6JYH67Q.jpg)
Rescapé du duo de frangins YellowStraps, Yvan Murenzi poursuit le projet en solo et, pour son premier essai, signe presque un coup de maître.
"J’ai ressenti le besoin d’aller beaucoup plus dans les émotions et de le faire à travers les sons c’est pour ça qu’il y a pas mal de sonorités différentes", explique-t-il.
Des sons de synthés distordus pour évoquer la complexité des sentiments et les paradoxes de l’amour, voilà ce que YellowStraps traduit dans ce multiple Tentacle, aux textes particulièrement soignés. "J’assume beaucoup plus ma voix et mon côté “auteur” aujourd’hui. Au début, je chantais assez bas, il y avait beaucoup de nappes, de reverb’: je me cachais. Et puis, le fait de me lancer en solo, m’a poussé à redéfinir une identité nouvelle."
S’exprimant aussi bien en français qu’en anglais, Yvan n’a voulu s’imposer aucune restriction. "Le morceau Merci avec les copains Roméo Elvis et Swing, ça me semblait naturel de le chanter en français pour être dans le même délire qu’eux. Et celle avec Sofiane Pamart, est venue assez naturellement en français."
Les copains, Sofiane Pamart et des découvertes
Mais pour Yvan Murenzi, pas question de s’isoler même pour un album solo: il fait venir les copains du Motel, Roméo Elvis et Swing ( Merci) ; va lorgner du côté de l’élégant piano de Sofiane Pamart ( Blue) et s’offre des duos avec l’Anglais Sam Wise ( Flowin), la rappeuse belge Blu Samu ( Writer’s Block) et le producteur sud-américain, Trooko.
Dans ses chansons, YellowStraps évoque essentiellement l’amour et le scanne de haut en bas. "J’avais encore cette idée utopiste que quand on est amoureux de quelqu’un c’est pour la vie, sourit-il . Mais j’ai été déçu… Donc j’ai commencé à écrire là-dessus. D’abord de façon assez agressive mais au fil des ans, j’en suis arrivé à la conclusion que les relations sont compliquées mais, avec le temps, j’ai pris du recul et mes textes sont moins intenses."
Sans être sombre ni torturés, ses textes bénéficient d’une lumière supplémentaire grâce à des mélodies aériennes qui font presque oublier le propos pas toujours joyeux. "Malgré les textes un peu durs, je voulais que ça puisse s’écouter avec légèreté: il y a même des moments où on se met à danser sans s’en rendre compte ! Ça illustre aussi ce fameux paradoxe de l’amour."
Non content d’avoir réussi à écrire un très bel album, YellowStraps a également soigné l’emballage avec une très belle photo de pochette. "J’ai eu très rapidement cette image de tentacules (NDLR: d’où le nom de l’album, Tentacle) et j’ai voulu la représenter avec cette camisole qui représentait bien le côté bloqué ou coincé dans une situation amoureuse et je voulais qu’il y ait d’autres bras en dessous mais qui ne soient pas attachés pour représenter l’idée du câlin. Toujours dans le même esprit de dualité."
Les clips sont également réfléchis tout comme l’habillage lumineux scénique que YellowStraps vous propose de découvrir le 9 février à l’Ancienne Belgique.
YellowStraps, « Tentacle », Universal.