Camille Bertault: Gainsbourg années 60
Dix titres du Grand Serge dans une relecture très réussie du Brussels Jazz Orchestra accompagné de la voix malicieuse de la chanteuse française.
Publié le 15-01-2023 à 18h00
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Classé parmi les meilleurs big bands du monde par la revue américaine Downbeat, une référence absolue dans le monde du jazz, le Brussels Jazz Orchestra sort pour ses 30 ans d’existence son 25e album. Après un hommage à Jacques Brel, voici donc Gainsbourg, un projet pour lequel l’orchestre a fait appel à la voix qui monte et qui colle à la musique de Serge Gainsbourg, celle de Camille Bertault. "Je connaissais le travail du Brussels Jazz Orchestra et l’album de David Linx sur le projet Brel , j’y suis allé avec confiance. Dès le départ, avec le Brussels Jazz Orchestra et Gainsbourg, il y avait déjà une sécurité dans ce projet."
Le poinçonneur des Lilas de son premier album sorti en 1958, En relisant ta lettre en 1961, Les Goémons et Les Cigarillos sortis sur un 25cm en 1962, Couleur Café (1964), L’eau à la bouche et La Javanaise (1968), Élisa (1969) avec Jane Birkin, l’album traverse la discographie de l’homme à la tête de chou sur les années 60. Seul Je suis venu te dire que je m’en vais est enregistré en 1973. Un répertoire que la chanteuse Camille Bertault a sélectionné parmi les propositions de l’orchestre: "Ils m’ont proposé une longue liste de titres et j’ai pioché ceux que j’aimais. On se rend compte que ce sont des titres plus anciens, mais ce sont ceux qui avaient ma préférence comme Les Goémons , moins connu mais qui est vraiment très beau."
Rien que du plaisir
Sur tout l’album, on ressent le plaisir qu’éprouve Camille Bertault à chanter en français, ce qu’elle fait aussi sur d’autres albums où elle reprend des standards du jazz. "Ça tient au fait que j’aime écrire mes textes, chanter en anglais me paraît plus banal."
S’attacher à varier les couleurs, la chanteuse y veille à merveille ici comme dans ses autres projets dont son duo Playground avec le pianiste David Helbock: "Je suis très contente qu’on puisse faire des rapports entre les différents albums que j’ai pu faire. Je me suis aventurée dans beaucoup de projets différents, j’aime varier les couleurs, tout en gardant une forme qui est moi, j’y tiens. Et puis, avec le Brussels Jazz Orchestra, il y a tout ce travail magnifique des arrangeurs et finalement ce que j’avais à faire c’était simplement de poser ma voix sur ces arrangements."
Magnifiés par des arrangements partagés entre cinq musiciens de l’orchestre, les textes de Gainsbourg collent à la perfection à la voix malicieuse et joyeuse de Camille Bertault. Cet album est une nouvelle fois une belle réussite.