Festivals 2022: "On a perdu une génération en chemin"
Ces deux dernières années, les jeunes n’ont pas eu l’occasion de prendre l’habitude d’aller aux festivals.
Publié le 17-06-2022 à 09h06 - Mis à jour le 17-06-2022 à 09h08
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Début mai, l’équipe de bénévoles de l’Inc’Rock (Incourt) a retroussé ses manches pour se relancer après deux années fortement perturbées.Contrairement à de nombreux autres festivals, l’Inc’Rock avait réussi à organiser deux éditions réaménagées en 2020 et 2021. "Contrairement à d’autres, on n’a pas pu s’appuyer sur une trésorerie confortable avec un report des tickets vendus en 2020" , explique l’organisateur Benoît Malevé.
Pour se relancer, l’Inc’Rock avait misé sur la jeunesse avec une affiche orientée vers le rap. "Malheureusement, la fréquentation a été très faible , regrette l’organisateur. On essaie de comprendre pourquoi et on se dit qu’en deux ans, c’est toute une génération de jeunes qui aurait pu s’initier aux festivals en venant chez nous pour commencer mais ils n’ont pas pu le faire.Du coup, ils n’ont pas fixé l’Inc’Rock comme un rendez-vous fait pour eux et ils n’en ont pas parlé autour d’eux non plus."
«Ça nous rend encore plus fragiles»
Pour les organisateurs de l’Inc’Rock, le constat est clair: le Covid a bel et bien eu un impact sur la fréquentation des festivals et il ne faudra pas attendre l’année prochaine pour le ressentir.
Ajoutez à cela la crise économique, la crainte encore bien présente pour certains de participer à des événements de masse et vous obtenez un festival qui peine à remplir.
"L’édition 2022 n’a pas été catastrophique mais c’était loin d’être la grande foule.Avec la crise et la quantité de petits événements à moindres coûts voire gratuits, le public va se décider de plus en plus tard. On va devenir encore plus tributaire de la météo.Cette année, la météo était idéale heureusement, et on constate qu’on a vendu pas mal de places la dernière semaine et encore le jour même.on a quand même eu quelques sueurs froides.Toutes ces circonstances rendent des événements comme le nôtre encore plus fragile."
Benoît Malevé ne jette pas pour autant l’éponge mais assure qu’il faudra digérer cette édition et en tirer les leçons.
"On ne sera pas à l’équilibre cette année alors qu’on est tous bénévoles.Vu le nombre de paramètres, il va falloir se réinventer: multiplier les sponsorings, revoir notre affiche… C’est un nouveau défi."