Les tourments des Sunday Charmers
Avec des sonorités un brin plus funky et une basse qui prend de l’ampleur, les Sunday Charmers se révèlent presque mélancoliques.
Publié le 08-06-2022 à 06h00 - Mis à jour le 08-06-2022 à 11h59
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Le groupe bruxellois Sunday Charmers revient avec un album plus complexe que le premier nappé de basse funky et rythmé par des percussions toujours bien présentes. Orchestré comme une histoire romanesque, Delusional est raconté de main de maître par Étienne Donnet, son frère Florian, Thomas Moutier et Alexandre Wayenbergh. « C’est encore plus visible avec l’album vinyle où la faceA fait office de première partie un peu plus dansante mais aussi un peu plus tourmentée, un peu plus sombre, explique Étienne Donnet, le chanteur et guitariste du groupe. Et puis la face B, la seconde partie de l’histoire, celle de l’apaisement. Tout ça a été mûrement réfléchi. »
Delusional est donc né pendant la pandémie avec cette volonté pour les membres du groupe de trouver refuge dans un certain imaginaire. « On voulait s’évader d’une certaine manière et arriver à voyager avec simplement le pouvoir de l’esprit , poursuit Étienne Donnet. Et finalement cet album synthétise ce moment difficile qu’on a tous vécu. Notre point de départ, c’était cette cassure, mais ça aurait pu être la perte d’un proche ou une rupture amoureuse, par exemple. Ensuite, on voulait progresser pour, finalement, aller mieux. Cette progression, on la retrouve dans l’ordre des morceaux et ce à quoi ils renvoient en termes de sonorités et de textes. »
La musique des Sunday Charmers a aussi évolué: si la rythmique est toujours bien présente, la basse prend de plus en plus ses aises. « La basse, c’est un instrument très important au sein des Sunday Charmers. Elle est là pour prendre de la place et pour définir le morceau comme sur Know you Will , par exemple, on est sur quelque chose d’un peu groovy, un peu profond et avec une basse qui devient l’élément principal par moments. Le groove, c’est quelque chose à quoi on revient inlassablement, même avec une démarche plus mélancolique comme sur cet album. »
Une timide tentative en français
Habitués à écrire en anglais, les Sunday Charmers osent un timide détour vers le français avec Ici, le temps. Un cap franchi avec audace sans pour autant être perdu au milieu de cet album en anglais. « J’avais déjà fait quelques essais dans le passé mais il m’a fallu du temps et certains auteurs en français m’ont donné envie de m’y mettre, comme le Québécois Peter Peter ou Christophe qui nous a quittés récemment, pendant la pandémie, justement, précise Étienne Donnet. Les sons de claviers eighties un peu planants que l’on peut entendre dans l’album et qui n’existaient pas vraiment avant dans les Sunday Charmers me viennent un peu de Christophe.Mais bon, ce morceau n’est pas entièrement en français, c’est dire comme c’est un passage compliqué (rires). Mais disons que j’ai mis le premier pied à l’étrier. »
Un sillon prometteur qu’on espère les voir creuser à l’avenir.
+ «Delusional» – En concert, le 16/06 au Club du Cirque royal.