Bryan Adams, pareil à lui-même
Le Canadien signe son 15e album comme s’il s’agissait du premier, avec toujours la même énergie.
Publié le 22-03-2022 à 07h28
Trois ans après Shine a Light, Bryan Adams reprend ses guitares pour un 15e album solo, So Happy it Hurts. Douze titres façonnés à l'ancienne sur lequel le Canadien chante sa joie d'être en vie et heureux après une pandémie qui aura miné le moral de tous. On sent qu'il s'est fait plaisir, entre des titres résolument rock (Kick Ass, On the Road), des ballades (You Lift me up, These Are the Moments that Make up my Life) et sonorités vintage (I've Been Looking for You), Bryan Adams n'est plus tout à fait le même, sans dérouter totalement. Il a répondu à nos questions.
Le Covid a mis le monde sous cloche. Comment avez-vous vécu ces quarantaines et que vous ont-elles appris sur vous-même et sur votre travail?
J’espère qu’on sera bientôt totalement débarrassé de cette pandémie pour que nous puissions enfin oublier de certaines de ces restrictions ridicules, comme le fait de devoir porter un masque dans un avion jusqu’à ce que la nourriture arrive. C’est tellement stupide que ça fait mal (NDLR: en référence au titre de son album, So Happy It Hurts). D’un autre côté, j’ai adoré la quarantaine parce que j’ai pu enregistrer une tonne de nouvelle musique et passer du temps avec ma famille, et ce temps était précieux.
L’album est résolument optimiste, est-ce le résultat d’une réflexion après des mois de pandémie?
Ça pourrait l’être, mais ce n’était pas intentionnel, c’est juste ce que je ressentais. Et puis, j’ai enfin pu vider les poches de mon manteau de tous les sous-verre et reçus de restaurant sur lesquels étaient griffonnées des idées de chansons pour en faire quelque chose.
Comment avez-vous travaillé sur cet album?
J’ai joué tous les instruments sur l’album et j’ai demandé à Keith Scott d’ajouter quelques solos. Mutt Lange a aussi fait quelques guitares sympas et des voix de fond. Nous n’étions pas ensemble, évidemment, mais nous avons échangé nos idées par FaceTime, comme tout le monde, à cette époque.
C’est votre 15e album en presque 40 ans de carrière, qu’est-ce qui le rend spécial?
Vous savez ce qu’on dit: “ Le temps passe vite quand on s’amuse”. Et honnêtement, je vis ma meilleure vie en ce moment, et c’est en grande partie grâce à la musique. C’est aussi génial de pouvoir jouer avec tous mes amis en tournée.
Avec «On the Road», vous semblez crier à la liberté?
Oui. Comme je le dis dans la chanson: «Getting back on the road, is all I’ve ever known». Nous avons été refoulés et enfermés pendant si longtemps, je ne sais pas pour vous, mais je suis prêt à lâcher prise.
«Kick Ass», en ouverture de l’album, déménage! Pourquoi avoir choisi John Cleese des Monty Python pour ouvrir la chanson?
J’avais besoin d’une bonne chanson d’ouverture pour mon spectacle, et Mutt a eu cette idée que je trouvais parfaite. J’avais déjà travaillé avec John Cleese en tant que photographe, il y a quelques années et nous nous sommes retrouvés par hasard. Je lui ai demandé si ça l’intéresserait de faire un sermon sur une chanson rock. Dès le lendemain, il était au studio pour faire un essai. Je pense que sa voix était parfaite pour la chanson. Et ce que j’aime, c’est que toute la chanson est plutôt inattendue.
Vous parlez beaucoup de votre famille dans vos textes, comment a-t-elle changé votre vie?
Je crois qu’un auteur-compositeur doit écrire sa vérité. C’est ce qui permet aux gens de se connecter à vous, car ce qu’ils vivent est probablement ce que vous avez vécu et vice versa. Il s’agit de relier les points. En ce moment, je regarde mes filles grandir et j’en suis totalement amoureux.
La Belgique vous attend! C’est pour le mois de novembre. Quels souvenirs gardez-vous de vos précédents passages chez nous?
J’ai toujours aimé jouer en Belgique, même s’il semble toujours pleuvoir lorsque je joue dans les festivals, mais je suppose que c’est ce qui fait son charme! (rires)
En concert le 24 novembre à la Lotto Arena d’Anvers.