Gérard Lenorman: "J’ai dit tout ce que j’avais à dire"
Gérard Lenorman convie des amis comme Serge Lama mais aussi Bénabar et Vianney pour un très bel album qui pourrait être le dernier.
Publié le 03-02-2022 à 06h00
Avec plus de cinquante ans de carrière et 17 albums au compteur, Gérard Lenorman n'a plus rien à prouver. Pourtant, il revient avec un 18e et probablement dernier album, Le goût du bonheur. "Je ne vois pas comment je pourrais en faire un autre. Je crois que je suis allé au bout des choses. Ça a été un album très long à concevoir mais très riche. J'ai été tenace et je ne me vois pas en faire un autre après celui-ci. J'ai suffisamment de chansons à mon répertoire. "
On y retrouve de belles mélodies et les textes des amis comme Serge Lama (et l'émouvant Maman) ou Nicolas Peyrac (Et si seulement c'était vrai) mais aussi quelques signatures plus jeunes.
«Vianney est un monstre!»
On pense à Bénabar et le drôle Le cul entre deux chaises mais surtout à Vianney, pour lequel Gérard Lenorman a eu un véritable coup de foudre artistique. "Pour le texte écrit par Bénabar, j'avais cette musique un peu fanfare sur laquelle je ne savais pas quoi dire; je l'ai envoyée à Bénabar et trente minutes plus tard j'avais un texte. C'est désuet, drôle, un texte parfait que je n'aurais jamais pu écrire! Quant à Vianney, c'est une merveilleuse rencontre. C'est un être humain parfait, je ne lui connais pas de défaut. Il est très chiant (rires). C'est un monstre d'amour, d'honnêteté, de talent! Des rencontres comme ça, c'est miraculeux. C'est l'une de mes plus belles rencontres humaine et artistique."
Dossier pas encore classé
Enfant de 1945, Gérard Lenorman ne s'est jamais départi d'un certain optimisme palpable dans ses albums. Même si, en ce moment, l'éternel optimisme du chanteur vacille. "Ce n'est pas facile de garder foi en l'humanité parce qu'elle souffre et je pense que ça n'est pas près de s'arranger. Je ne vois pas ce qui peut se passer de bien. Il y a trop de mensonges."
Parmi les 11 titres, Maman, écrit par Serge Lama fait remonter bien des souvenirs dans la mémoire de Lenorman. "C'est une déclaration d'amour mais rien n'est jamais réglé et les choses ne peuvent se régler qu'avec soi-même. C'est un refus de plusieurs décennies et en même temps, voilà… Que dire de plus. On réorganise les choses mais on ne les règle jamais vraiment. Mais chanter une chanson comme celle-là, marque une volonté de lâcher quelque chose et le mieux c'est de lâcher le pire et d'être un peu humble aussi."
Et s'il n'avait pas été chanteur, Gérard Lenorman avoue dans un sourire qu'il aurait chanté! "J'étais né pour ça!" Son dernier tour de chant passera par la Belgique, ce sera au centre culturel d'Uccle le 12 novembre prochain.