Freetet: Manu Hermia et le sens du collectif

Cette fois-ci, il réunit son fidèle trio et invite deux souffleurs d'exception: le trompettiste Jean-Paul Estiévenart et le tromboniste suisse Samuel Blaser pour une plongée-hommage au jazz des années 60: "Le jazz d'avant-garde, c'est un peu comme en peinture où on s'éloigne de la représentation du sujet, juste pour ne pas faire comme on a appris à l'école."

Le "Freetet", c'est un hommage à la période d'Ornette Coleman: "Le fait d'appeler le groupe comme ça est une référence à l'époque et aussi l'envie d'avoir un groupe à géométries variables en se disant que selon l'endroit, le pays où on joue, on pourrait inviter d'autres musiciens. Freetet donne un peu la dimension fluctuante du groupe."

Le Freetet? Une harmonie

Manu Hermia compare cette formule à une tablée de cinq personnes où chacun prend la parole dans le respect de l'autre. "J'ai pensé les arrangements en ce sens: il y a des moments où il y a des grilles d'accords, de l'harmonie et chacun essaie d'aider l'autre comme il le sent, on remplit des rôles tous ensemble."

L'esthétique n'est pas réellement contemporaine, mais plutôt dans le cadre d'une époque avec des compositions d'aujourd'hui. Une musique qu'il faut aussi écouter en lisant les textes. "J'aime bien écrire. J'ai eu une époque où j'allais dans les musées d'art abstrait, sans comprendre parfois le sens de ce travail. Et puis quand quelques clés étaient données, ça s'éclairait. Trouver une petite clé pour entrer dans ma musique, je le fais aussi régulièrement sur scène."

Loin d’être inaccessible, la musique du Freetet est exaltante et belle de bout en bout.

IGLOO Rec.