Asaf Avidan, être (é)mouvant

Une voix tourmentée, presque féminine, une coupe d'Iroquois et des bras tatoués qui domptent la guitare avec douceur, l'Israélien revient après The Study on Falling (2017) qui évoquait son expérience du polyamour avec deux femmes.

Éreinté par la scène et l'enchaînement des concerts, Asaf Avidan avait besoin d'une pause. Une petite crise de la quarantaine et un terrible accident avec un loupplus tard, le revoici avec l'étrange et réjouissant Anagnorisis.

Un nom qui évoque les tragédies grecques et qui puise son origine chez Aristote qui envisage l'anagnorisis comme le moment ultime où un personnage, une personnalité se révèle. Avidan entend donc se révéler dans ce 7e album mais vous pouvez compter sur lui pour continuer de brouiller les pistes. Si le chanteur ouvre certaines portes de ses émotions, il ébranle également par sa voix en constante métamorphose. «Avant j'avais un côté beaucoup plus mélodramatique et, lentement, j'ai prêté attention aux différentes émotions qui me traversent et ma voix est un outil pour les exprimer.»

On aime particulièrement Lost Horses qui évoque la mort tragique d'un de ses chevaux mais aussi Earth Odyssey qui semble envoûté par Ziggy Stardust et sur lequel Avidan chante seul toutes les voix qui composent un chœur.

Pur et complexe à la fois Anagnorisis est surtout très beau.

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