MUSIQUE | Pearl Jam, douce furie
«Gigaton», l’album très attendu de Pearl Jam. Le premier en sept ans pour les rockeurs américains.
Publié le 27-03-2020 à 06h20
De l'âge d'or de la vague grunge de Seattle à aujourd'hui, Pearl Jam a évolué c'est sûr. Et a surtout appris à canaliser sa colère. Sur ce 11e album, l'administration américaine s'en prend toujours plein la face. Comme celle de Bush en son temps. Plus subtile, mais pas moins clair comme quand Eddie Vedder chante «le gouvernement se nourrit du mécontentement», sur River Cross.
Mais il y a de l'espoir aussi. Sur Who Ever Said qui ouvre l'album.
La musique aussi s'est adoucie. Ou ramollie diront certains… On garde quelques hymnes de stades comme Pearl Jam sait les faire: la plage d'ouverture, ou surtout le sautillant Superblood Wolfmoon, le single Dance of The Clairvoyants et son surprenant gimmick électro.
Mais dans la seconde moitié de l'album (qui dure près d'une heure en tout), on retrouve plutôt des titres plus acoustiques et posés. Plus à l'image que ce qu'Eddie Vedder propose en solo, comme Buckle Up ou l'émouvant Comes Then Goes, hommage à un ami disparu, avec juste une guitare acoustique (on pense à Chris Cornell, leader de Soundgarden, disparu en 2017).
Il reste tout de même pas mal de basses qui grondent et de guitares qui crissent sur ce Gigaton, de quoi contenter les fans du groupe. Sans être inoubliable.
Pearl Jam, «Gigaton», Universal.