«On se demande parfois: où va-t-on?»
Liés par l’émission The Voice, Vitaa et Slimane ont présenté «VersuS», un album complet en duo. Ils cartonnent en France et en Belgique.
Publié le 16-09-2019 à 08h05
Février 2016. Encore inconnu du grand public, Slimane se fait remarquer sur le plateau de The Voice France en reprenant À Fleur De Toi, de Vitaa. Face à la télévision, personne ne peut demeurer insensible. Vitaa elle-même avouera avoir été bouleversée. Trois ans plus tard, entre les plateaux de The Voice Belgique et un album commun, les deux ne se quittent plus.
D’où vient l’idée de cet album en duo?
Vitaa: C'est suite au succès de la chanson Je te le donne. C'est notre équipe qui a évoqué l'idée parce qu'elle a senti une alchimie lors du passage en studio. Une fois en studio, on a tout de suite été convaincu. Il y a eu une forme de magie entre nous.
Comment avez-vous travaillé?
Slimane: On a chacun écrit nos parties. L'idée était de faire un dialogue. On en discutait ensuite.
Maître Gims, Kendji Girac, Amel Bent, etc.: comment avez-vous choisi vos invités?
Slimane: Ce sont tous des amis avec qui nous voulions bosser. On voulait rester en famille.
Dans plusieurs de vos titres, vous utilisez des mots forts, vous vouliez faire passer un message?
Vitaa: Clairement, en acceptant de prendre ce pari, on voulait faire un album de chansons à texte. Nous ne voulions pas aller dans la facilité, faire des chansons d'amour ou plus légères.
Slimane: C'était important que les chansons aient un sens.
Est-ce le rôle d’un artiste?
Slimane: Un jour un prof m'a dit que les artistes n'étaient pas des facteurs, qu'ils n'étaient pas obligés de tout le temps faire passer des messages. Mais que, par contre, il faut être sincère. On se devait donc de parler des choses qui nous touchent et de notre regard sur le monde.
Justement, vous tirez un bilan dur du monde actuel…
Vitaa: C'est simplement une vision réaliste des choses. On regarde cette société avec notre vécu. Ce monde dans lequel on vit, ce rapport aux réseaux sociaux de la génération qui arrive, c'est parfois consternant. On ne va pas non plus se tirer une balle, mais on se demande parfois: où va-t-on?
On a aussi vu des jeunes qui se mobilisent en rue…
Slimane: Je trouve cette jeune génération assez paradoxale, finalement. Je l'évoque d'ailleurs dans le titre Comme un film, et je m'inclus dedans. Nous avons pris l'habitude de nous indigner, mais beaucoup gardent leurs habitudes. J'espère juste que ce n'est pas un effet de mode.
On vous retrouve dans «The Voice Kids». Vous aviez annoncé ne pas poursuivre l’aventure, pourquoi ce revirement?
Slimane: Avec nos agendas, on a d'abord pensé que ce ne serait pas possible. Puis l'équipe est tellement sympa que nous avons poussé les murs pour en être. On ne va toutefois pas beaucoup dormir.
Travailler avec des enfants, ce sera différent?
Slimane: Je pense oui. J'adore les enfants, donc j'ai encore plus hâte d'y être. Les enjeux ne seront pas les mêmes. Quoiqu'il arrive, les enfants auront des étoiles plein les yeux.