MUSIQUE | Metronomy, pop visionaire
Pièce majeure de la pop anglaise, Metronomy sort le 6e album d’une discographie sans faute de goût.
Publié le 13-09-2019 à 06h24
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Metronomy, sur scène, ce sont cinq musiciens. Mais en vrai, c'est Joseph Mount, tête pensante et énergie créatrice du projet. On l'a rencontré, très détendu, juste avant le concert que Metronomy a donné à Dour cet été. Pour parler de Metronomy Forever, sixième album qui sort ce vendredi.
Les chansons sont très différentes les unes des autres et même l’album est très différent du précédent. Vous faites toujours un album en réaction, en opposition au précédent?
Oui, je pense qu'on peut dire ça. Ce n'est pas facile parce que quand vous avez un album qui a vraiment bien marché, comme The English Riviera, le label voudrait que vous fassiez un autre succès, une autre version du même album. Le problème, c'est qu'artistiquement, c'est le genre de truc qui ne me satisfait. Je ne veux pas dire que c'est négatif. Il y a des gens qui continuent à faire la même chose, comme Adèle ou Ed Sheeran. Je pense qu'ils y trouvent leur satisfaction sous différents aspects. Mais moi, ce qui m'emballe c'est de faire des trucs que je n'ai jamais faits avant. Cet album-ci, je pense que c'est une sorte de synthèse de tout ce qu'on a pu faire avant. Donc si ça sonne très différent de l'album précédent, il y a aussi des trucs qui en découlent. Comme il y a des trucs de Love Letters, d'English Riviera… tout se mélange.

Vous avez travaillé sur l’album de la chanteuse Robyn. Est-ce que ça a fait évoluer votre façon de travailler sur la musique de Metronomy?
Le boulot est très différent: pour Metronomy, j'écris, je compose, je joue, j'enregistre, je suis responsable de tout le projet. Pour Robyn, j'étais là pour la production, l'enregistrement. C'est en quelque sorte une étape de ce que je fais habituellement. Mais ce que je retiens, c'est le fait de me faire plus confiance. Quand vous travaillez seul, sans producteur, il faut une sacrée dose de confiance en soi, il faut toujours rester positif. Quand vous êtes dans une phase où il y a un peu de découragement, musicalement – et ça arrive à tout le monde – dans ma situation, personne ne me dit jamais «c'est génial ce que tu as fait, on ne touche plus à rien, maintenant viens, on va boire une bière».
Est-ce que Metronomy est une démocratie?
(rire) oui puisque c’est juste moi! En live, oui, c’est très démocratique, chacun amène sa touche et ils sont très bons, meilleurs que moi. Mais la musique, c’est la mienne, c’est ma vision.
Les gens écoutent de plus en plus de la musique en ligne, sous forme de playlist. Vous y pensez ou vous continuez à concevoir des albums comme un tout?
J’écoute Spotify aussi et j’aime bien ça. Ce n’est pas si nouveau: les compilations, on faisait ça sur des cassettes, déjà. Ça s’est généralisé. Mais je pense que les gens aiment toujours écouter des albums et que ça reste le format idéal. J’ai toujours conçu des albums comme des playlists, comme moi j’aime les écouter.
Il y a des titres sur «Metronomy Forever» que les gens doivent absolument écouter?
Je crois que les gens pourraient facilement passer Miracle Rooftop. Mais je trouve que c'est une assez bonne chanson d'ambiance.
Tous les artistes font des «featurings» sur leurs albums, pas vous…
Oui, c’est comme ça que les gens font de la musique aujourd’hui et…
Et vous, vous êtes plus «à l’ancienne»…
Exactement! Pour moi, il y a des duos, pas des featurings. Et il faut que ça ait un sens, que ça amène quelque chose à la musique.
Metronomy, «Metronomy Forever», Caroline Music. En concert le 19 octobre à De Roma à Anvers.