Où sont les femmes de la musique?
Il n’y a que 10% de femmes sur les affiches des festivals. Le programme Scivias veut faire évoluer les mentalités.
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- Publié le 03-08-2019 à 15h27
Un petit coup d'œil aux affiches des festivals et on s'en rend très vite compte: la majorité des artistes qui y sont programmés sont des hommes. Wallonie-Bruxelles Musique (WBM) a fait le décompte: les femmes ne représentent que 10% des artistes sur scène. Et l'agence publique qui assure la promotion des musiciens et musiciennes de Wallonie et de Bruxelles à l'étranger veut que ça change. Avec d'autres structures publiques, elle a mis en place un programme pour une meilleure représentativité des femmes dans le monde de la musique, le projet Scivias. «On entend souvent les programmateurs nous dire: oui, on veut bien plus de femmes, mais il faut qu'on les trouve. Des femmes pourtant, il y en a. Et des projets de qualité. Ce n'est pas une question d'absence, mais de visibilité», assure Élise Dutrieux de WBM, coordinatrice Scivias.
Quand on parle des femmes dans la musique, on pense bien souvent aux chanteuses, les plus visibles. Ce ne sont pourtant pas les seules: l’idée est aussi de répertorier et promouvoir le travail de musiciennes, auteures, compositrices, arrangeuses, ingé-son ou lumières, manageuses, chroniqueuses dans le domaine musical… les métiers sont nombreux.
Élise Dutrieux remarque aussi une discrimination envers les femmes dans le monde de la musique. «Il y a le sexisme ordinaire, celui qui s'exprime dans la société en général et auquel le monde de la musique n'échappe pas. Les femmes doivent aussi en faire deux fois plus pour acquérir une certaine légitimité. Quand on vous répète le même discours, qu'on vous dit que s'il n'y a pas de nom de rue avec des femmes c'est parce qu'elles ne font pas assez de choses pour marquer l'histoire, c'est difficile d'avoir confiance en sa capacité créatrice…»
La discrimination envers les femmes dépasse le secteur musical, mais les participants au Scivas ont signé une charte et espèrent jouer, à leur échelle, un rôle éducatif à long terme. «C'est un changement de mentalité, on est conscients que ça ne se fera pas du jour au lendemain.»