Mylène Farmer tutoie les étoiles à Paris
Six ans que ses fans attendaient. Mylène Farmer les a comblés en délivrant vendredi un show gigantesque.
Publié le 11-06-2019 à 08h09
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Superproduction oblige, l’écran géant le long de la scène et les plus petits suspendus au-dessus du public étaient de rigueur pour ce spectacle au dispositif unique pour une production française. Ainsi les 27 000 spectateurs, qui ont rempli la Défense Arena à Paris, la plus grande salle couverte d’Europe, ont-ils pu admirer leur idole de très près et constater que celle-ci ne chantait pas toujours, surtout pendant ses chorégraphies.
Comme à chaque fois, «Mylène soigne ses entrées» entend-on dans un frémissement qui précède l’assourdissant orage. C’est d’ailleurs bien au plafond qu’il faut regarder: la chanteuse de 57 ans apparaît dans un croissant de lune qui descend du ciel. Sortie de ce cocon lumineux, elle regagne la scène et se poste quelques instants immobile devant les yeux ébahis et les bouches bées. L’artiste qui portera au total six tenues différentes, toutes confectionnées par Jean-Paul Gaultier, débute sur Interstellaires, issu de son dernier album Désobéissance, sorti en septembre 2018 et écoulé à plus de 200 000 exemplaires.
Triptyque intimiste
Les tubes ont beau déjà défiler, Sans logique, qu’elle n’avait plus chanté depuis 1989 nous souffle-t-on exalté, Rolling Stone, Pourvu qu’elles soient douces, California, ils ne comblent pas l’impression de distance qui se dégage d’elle, alors qu’en face la ferveur est immense.
Autour, les seize danseurs et danseuses se démènent et se déhanchent dans un rythme bien plus élevé que le sien, créant un contraste dynamique saisissant qui a pour effet de rendre Mylène plus statique qu’elle n’est.
La véritable communion avec le public survient enfin à mi-parcours, sur l’avancée de scène pour un triptyque intimiste regroupant Un jour ou l’autre, Ainsi soit je et Innamoramento. Sur son passage, elle s’accroupit, touche des mains qui ne seront pas lavées de sitôt.
Dans une ambiance de cathédrale, le public reprend en chœur ses refrains et ses yeux brillent enfin. Les larmes montent, «comme toujours au même moment», ironisent certains à qui on ne la fait plus, mais ne coulent pas. Contrôle total? Pudeur accrue? Le débat n’est pas près d’être clos chez les fans.
Bouleversée ou pas par cette séquence, c’est bien plus relâchée qu’elle aborde la suite Sans contrefaçon et ce, malgré le raté au démarrage d’Histoire de fesses où aucun son n’accompagne le début de la chorégraphie.
Après Désenchantée, tube qui mit K.O. toute une génération, puis Rêver, Mylène susurre sa seule phrase de la soirée: «J’aimerais que vous puissiez être sur la scène pour voir ce spectacle incroyable».