Kendji Girac: «J’ai brûlé pas mal d’étapes»
Alors que son troisième album, «Amigo», cartonne, Kendji Girac garde la tête sur les épaules. Le séducteur du sud profite de la vie, guitare à la main.
Publié le 11-10-2018 à 07h20
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À 22 ans, Kendji Girac n’est plus un gamin. Le jeune français, représentant attitré de la Gipsy-Pop, aspire désormais à la maturité. Après un an et demi de break à parcourir le monde, mais surtout la France, accompagné de sa caravane chérie, il a repris le chemin des studios.

En est sorti le 31 août dernier, Amigo, un troisième album déjà vendu à 100 000 exemplaires. Une preuve que les fans du chanteur évoluent avec lui, appréciant les sonorités plus urbaines de cet opus sur lequel on retrouve notamment une collaboration avec Damso. «Il m'a dit que j'avais ça dans le sang et c'est là qu'est sorti Maria Maria. Il m'a vraiment bien cerné, je lui ai expliqué ma vie, mes histoires et il s'est mis dans ma peau », explique le chanteur. « Les gens sont contents, ils ne pensaient pas que ça allait se marier autant. Le plus important c'est qu'ils se reconnaissent, c'est ce qui est le plus joli dans la musique. »
Adulte avant l’heure
Il s'en est passé des choses depuis sa victoire à The Voice France, il y a quatre ans. Deux albums, des tournées et un passage par L'Aventure Robinson, ça fait grandir plus vite que prévu. «J'ai brûlé pas mal d'étapes », confie le gitano. «J'aurais voulu rester enfant assez tard, m'en rendre compte. Mais ce n'est pas forcément la notoriété qui m'a fait grandir. À 13-14 ans, je me prenais déjà pour un grand garçon. À 15 ans j'avais déjà eu des relations, je sortais en boîte donc j'ai connu la vie assez vite. À 18 ans, quand j'ai sorti mon premier album, j'étais déjà adulte.» Le jeune homme ne regrette pas pour autant ses choix. «C'est une vie différente, mais j'ai la chance de vivre de ma musique, de rendre fiers les miens.»
Une chose ne changera donc jamais pour lui, sa famille. «C'est la chose la plus importante dans ma vie, c'est mon point de repère. Si je me perds un jour je sais où retourner: chez moi. J'ai des frères et sœurs qui m'accueilleront à bras ouverts, plein d'amour. On mangera bien, on vivra bien.» Malgré sa vie de chanteur très prenante, le Périgourdin reste profondément attaché à ses racines et parvient à garder un équilibre. «Dès que j'ai terminé de travailler je repars en Dordogne, je retourne chez la mama. Parfois quand j'arrive mon père a déjà la guitare en main, ma mère fait à manger, on se met à table, il y a tout le temps un peu de musique chez moi. »
Le garçon d’à côté
Propulsé star à 18 ans seulement, Kendji veut à tout prix rester proche de son public avec lequel il aime partager sa vie, notamment sur Instagram. Son nouvel album livre d'ailleurs quelques vérités sur lui-même, un gars simple, presque comme les autres. «Quand je ne fais pas de la musique, je suis avec des amis, on se promène, on va faire une petite partie de pétanque, un restaurant, on va jouer au bowling ou on se fait un petit foot vite fait. J'essaie de bouger un maximum, je ne veux pas rester chez moi en ayant peur de sortir parce que les gens vont me reconnaître. Je suis un gars normal, je fais juste un travail différent. »
Ce travail, il l'aime et espère évidemment le faire le plus longtemps possible. Pour vivre une carrière à la Charles Aznavour? «Un grand monsieur de la chanson française, je l'ai écouté toute ma vie, j'ai grandi avec ses musiques. J'espère durer comme lui, faire de belles chansons et autant de scène. Ça va être compliqué parce que, comme Johnny, il en a fait beaucoup et qu'aujourd'hui le marché de la musique a évolué. Pour vivre un destin comme eux, il faut avoir beaucoup de courage et de force.»
Amigo (sorti le 31/08). Le 29 mars à Forest National.