Musique: Chris (tine and the Queens) et les autres sorties de la semaine
Christine and the Queens, ou plutôt Chris, sort un deuxième album au titre éponyme. Toujours chanteuse, compositrice et productrice, la trentenaire française s’affirme.
Publié le 21-09-2018 à 06h00
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Il y a quatre ans, on découvrait Christine and the Queens. Aujourd’hui, l’artiste française se fait simplement appeler Chris, comme le titre de son deuxième album, plus affirmé mais toujours aussi personnel.
Christine and the Queens est devenue Chris, c’est pour marquer une rupture?
Oui, mais une rupture qui s’inscrit dans la continuité. La première fois que j’ai dit que j’allais m’appeler Chris, j’ai montré le nom complet, mais raturé. Ça ne disparaît pas, c’est un processus. Et puis Chris c’est tout simplement le surnom de Christine. Le propos se condense et on se décontracte, il y a une forme de confiance. C’est aussi le truc des petites canailles, pour que ça aille plus vite dans la rue.
On peut dire qu’il est plus mature, cet opus?
Je ne sais pas s’il est plus mature ou plus immature parce que j’ai l’impression de vivre une deuxième adolescence. Dans le sens où ma première a été assez littéraire et solitaire. Là, j’ai l’impression parfois de me retrouver dans des adolescences que je n’ai pas eues. En même temps, il y a plus d’affirmation, moins de peur de déplaire. Il y a aussi une notion de défiance qu’il n’y avait pas forcément dans le premier. Il y a un peu plus de canaillerie dans le deuxième, plus d’humour aussi. Je voulais faire un album complexe. Ce qui n’est pas toujours facile dans l’espace de la pop music où on essaie de simplifier.
Malgré tout, on retrouve des thèmes qui vous obsèdent.
La confusion des genres c'est quelque chose que je travaille de toute façon toujours. Par contre, cet album parle beaucoup plus de sensualité, de sexualité mais dans les mêmes espaces d'exploration. Un autre changement, c'est que je le trouve traversé par d'autres présences que la mienne. Maintenant je me sens assez en forme pour parler d'autres urgences que les miennes. L'étranger, notamment parle très précisément de la crise des réfugiés.
Il y a toujours cette idée de dualité. Français/anglais, homme/femme.
Le premier album, je l’avais traduit pour pouvoir partir à l’étranger. C’était un an après et j’ai tout de suite dit «il faut que je traduise parce que j’ai envie qu’on me comprenne.» Aujourd’hui j’ai une carrière internationale mais je n’avais pas envie de renoncer au français. C’est vrai que ça n’arrange pas le côté gémeau-dualité.
À nouveau vous écrivez et vous produisez seule. Un geste important pour vous?
C’était évident qu’il allait falloir que je fasse ça seule. J’avais des choses à confirmer, à creuser, à pousser plus loin.
Le fait d’être une femme et de produire est encore rare dans le milieu de la musique.
Il y a souvent des stéréotypes négatifs liés à la femme qui décide et qui mène la barque. C’est dommage. Un journaliste m’a demandé si j’étais tyrannique parce que j’ai tout décidé toute seule. Aurait-il posé cette question à un homme? Non, évidemment. Comme dans toutes les industries sexistes c’est compliqué d’avoir une position au top de la hiérarchie, c’est compliqué d’être patronne sans qu’il y ait de malentendus. Mais j’ai eu la chance qu’une équipe me fasse confiance sur cet album.
L’évolution se sentira également sur scène?
Ça va être un spectacle vraiment différent. J’ai une nouvelle équipe de danseurs qu’on voit dans la vidéo du premier single. On est dans une écriture collective, ce qui n’est pas la même chose que d’avoir juste une chorégraphe. Je viens du théâtre, je voulais être metteuse en scène avant de faire de la musique, donc j’ai des références qui sont parfois plus danse contemporaine, opéra, théâtre que concert classique. Ce sera un spectacle très charnel, avec les corps des autres. Je ne sais pas du tout comment les gens vont réagir parce qu’on ne donne pas toujours des repères très clairs. Pour moi la scène c’est essentiel, c’est l’épreuve de vérité pour un artiste.
«Chris», Caroline Music. En concert le 12 octobre à Forest national.

Bram Vanparys revient de loin. Une rupture douloureuse, une année de pesante solitude et une lente remontée parmi les vivants. Tant d’obstacles qui ont nourri un disque mystérieusement lumineux. Presque toutes les chansons de Silent Days ont été écrites avant sa déchirante rupture et elles en portent la marque, soutenues par de vibrantes mélodies épurées et profondes. Un petit bijou à la mélancolie tout automnale.■ F.G.
Unday
Pop ***
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