Angus & Julia Stone: voyage entre le ciel, le soleil et la mer
MUSIQUE Les frangins australiens Angus et Julia Stone sont encore plus complices sur ce nouvel album qui prolonge la douceur de l’été.
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Publié le 14-09-2017 à 07h00

Lui, la barbe qui lui mange la moitié du visage et des cheveux fous, elle, sage mèche lisse, mais les mêmes yeux clairs et vifs. Ces deux-là ont un indéniable air de famille. Angus et Julia Stone ont signé un des hits de l'été, pas mal pour une chanson intitulée Snow. Ça les fait sourire. «C'est l'hiver en Australie!» C'est vrai que vu comme ça… Snow, c'est aussi le titre de leur nouvel album qui sort ce vendredi: 12 chansons pop folk douces et ensoleillées. Parce que c'est bientôt l'été chez eux… Ça tombe bien, ils vont nous faire voyager.
Vous avez l’air plus complices encore sur cet album où vos deux voix se répondent sur plusieurs chansons…
Julia: C'est dû à la façon dont on a enregistré cet album. On a allumé le micro, il a chanté un truc, j'ai chanté un truc. Ce qui rend les choses intéressantes, c'est que l'autre personne répond un truc auquel on n'aurait pas forcément pensé seul.
Vous avez travaillé chez vous dans votre home studio, comme on le voit sur les photos de l’album…
Angus: Quand on a commencé à faire de la musique, nos premiers EP et même notre premier album ont été faits dans le living où on a placé différents micros. Puis on a travaillé dans différents studios et le dernier album on l'avait fait dans un très gros studio, il y avait plein de gens autour. C'était une bonne expérience, mais cette fois on a décidé qu'on voulait retourner à quelque chose de plus simple, de plus intime.
Julia: Un retour aux sources. C'est très confortable et pas mal pour la créativité parce que tu n'es pas limité par le studio, tu peux prendre le temps qu'il faut pour arriver à ce que tu veux vraiment.
Alors le lieu a eu une influence sur le contenu des chansons?
Angus: Parfois, vous êtes enfermés dans un studio qui pourrait être dans n'importe quelle ville. Mais cette fois je pense que ça a eu énormément d'influence dans l'espace qu'on a pu laisser à la musique. Les gens qui sont venus là-bas ont dit «on sent vraiment qu'on respire ici!». C'est très ouvert sur la nature, le ciel bleu, l'eau, l'océan… C'est un endroit très frais et très vert.
Sans contrainte, comment sait-on qu’une chanson est finie, alors?
Angus: Les chansons ne sont jamais vraiment finies en une fois. Vous les laissez et puis vous retournez à ce que vous avez enregistré il y a deux mois, puis vous en faites une nouvelle.
Julia : Quand tu commences une chanson, tu ne sais jamais si elle sera finalement sur le disque. On a fait, je ne sais pas, 25 chansons, certaines à moitié finies… C'est un processus d'un an et demi, avec de grands trous dans cet espace-temps parce qu'on n'avait pas de deadline, on faisait les trucs quand on les faisait.
Angus & Julia Stone, «Snow», Pias. En concert le 12 octobre à Forest national.
Dix ans de complicité
Leur tout premier album, A Book Like This est sorti il y a dix ans tout juste, en septembre 2007. Puis il y a eu Down The Way en 2010 avec notamment le tube planétaire Big Jet Plane remixé, repris dans bon nombre de pubs, jingles, etc...
Les frangins prennent alors un peu leurs distances et sortent chacun deux albums solos, avec pour Julia Stone, notamment une collaboration avec Benjamin Biolay.
Avant de sortir en 2014 l'album éponyme Angus & Julia Stone avec notamment Grizzly Bear ou A Heartbreak. Dix ans? «Une décennie, c'est quand même un long moment, sourit Julia Stone. Cet album on en est particulièrement fiers. Chaque étape du chemin pour y arriver a été différente. Mais on va dans la bonne direction. C'est le signe qu'on fait de bons choix personnellement et musicalement. »
Souvenirs d’école et Sylvester Stallone
Écrire des chansons à deux quand on est frère et sœur, c'est puiser dans une manne inépuisable de souvenirs communs. Julia raconte le chemin qu'ils avaient l'habitude d'emprunter tous les deux à pied, la colline à grimper, la forme du chemin: «On connaissait chaque pavé, chaque piège. C'est une sensation très spéciale de savoir qu'Angus sait exactement de quoi je parle.»
Mais chacun écrit des textes très personnels aussi, parfois bien plus mélancoliques qu'ils en ont l'air. Comme Who Do You Think You Are, «Le genre de chanson que vous écrivez sur le moment et quand vous la reprenez quelque temps après, vous vous rendez compte que vous avez écrit une sorte d'histoire existentielle. Le genre où on se demande ce qu'on fait là, qui on est… ça pose toutes ces questions…»
Ou alors Cellar Doors qui fait référence au film Donnie Darko, dont Angus Stone est très fan: «J'ai toujours adoré ce film, mais aussi ces deux mots mis ensemble Cellar Doors, c'est joli sur la langue, j'avais envie de les mettre ensemble dans une chanson».
Il ne faut d'ailleurs pas toujours aller chercher une signification bien loin: Sylvester Stallone, le titre qui referme l'album? Julia explique: «C'est une chanson d'amour très simple à propos des gens qui ont décidé de fuir l'expérience de la vie normale… Ça dit: fermez les magasins, quittez les bars, allez sur la plage, saoulez-vous un petit peu, perdez-vous dans ces sensations, c'est innocent et doux… Sylvester Stallone est juste un titre qu'on a choisi parce que c'était marrant, et très à l'opposé de ce qu'est cette chanson…»