Delta, le duo pop belge qui monte
Programmé en milieu d’après-midi jeudi aux Francos de Spa, Delta a démontré qu’il faudra compter sur lui les prochaines années.
Publié le 22-07-2017 à 08h21
Si les Francofolies de Spa sont, cette année, l’occasion de (re)voir des monstres sacrés de la chanson française (Sardou jeudi, Renaud hier soir), c’est aussi un bon baromètre pour jauger la progression de jeunes pousses.
On a pu s’en apercevoir jeudi après-midi sur le coup de 16 h devant la scène Proximus. Un an après avoir été programmé en ouverture à 13 h et – pas de chance – sous la pluie, le duo bruxellois Delta formé par Benoît Leclercq et Julien Joris a eu les honneurs de la scène Proximus en milieu d’après-midi. Une heure de concert seulement, mais une heure intense qui n’annonce que du bon pour l’album qui est programmé à l’automne.
«Il y a une grosse évolution et nous sommes ravis de cela. Cela nous booste, c'est juste magique de voir que les gens nous suivent de plus en plus», déclare Julien Joris, enthousiaste. Quelques chansons sont déjà dans toutes les têtes, comme En visant la lune, Héréditaire, Le verre de trop… De la pop en français qui prend parfois des accents de Coldplay. «C'est clairement notre influence principale, raconte Benoît, qui a fondé Delta avec Julien en 2014 après avoir longtemps chanté en anglais. Il y a des guitares aériennes, avec des accords de piano. On écoute beaucoup de pop anglaise: Coldplay, Oasis… Aujourd'hui, Coldplay est un peu plus produit, mais la base reste la guitare et les claviers.»
Durant le set, Delta a également proposé de nouvelles chansons, inconnues du grand public. «C'est un challenge supplémentaire, indique Julien. La grosse majorité du public ne connaît que quatre chansons. Mais c'est important pour un projet comme le nôtre de montrer d'autres facettes de notre répertoire.» Et ainsi d'observer quelle chanson fonctionne et quelle autre passe moins bien le cap du live.
Certains trouveront peut-être que les textes proposés par le duo sont mièvres. Mais pour Benoît, ce n'est pas un problème. «On a envie de parler de ce qui nous touche, pas de ce qui nous révolte. Si on fait de la musique, c'est aussi pour panser nos blessures. Et puis Julien et moi sommes de grands mélancoliques dans l'âme. Il arrive qu'après avoir écrit un texte, on s'aperçoive que l'on a parlé de nous-mêmes. C'est de la vie, toujours avec une note positive.»
Cela ne les empêche pas d'aborder des thématiques plus dans l'air du temps, comme celle des migrants, dans À ciel ouvert. «Cette chanson, on peut la comprendre de plusieurs façons. Elle parle clairement des migrants, mais on peut aussi se dire que c'est moi qui quitte mon pays en emportant quelques souvenirs, un sourire…»
Déjà signé en France, Delta s'apprête aussi à faire le grand saut vers l'Hexagone. «Ils veulent prendre le temps de bien faire les choses, note Julien. Mais d'ici la fin de l'année, cela va bouger aussi en France, on va commencer à faire des promos là-bas.»