Phoenix se la joue Dolce Vita
Les Français proposent un album léger et ensoleillé, complètement hors du temps. Le disque qu’il vous faut pour l’été.
Publié le 09-06-2017 à 06h00
De retour quatre ans après son dernier album, le groupe électro-pop français Phoenix a choisi d'échapper à la noirceur ambiante et l'actualité anxiogène, avec une plongée dans la légèreté à l'italienne avec le disque Ti Amo.
Ce sixième album studio du groupe est une ode à la dolce vita, vision fantasmée d’une Italie de cinéma, romantique en diable.
Cette incursion s’est faite naturellement pour le chanteur du groupe Thomas Mars, qui a épousé l’Américaine Sofia Coppola dans la petite ville de Bernalda, fief historique de la famille Coppola à l’extrême sud de l’Italie.
Le fantasme de l’Italie rêvée
Les deux guitaristes de Phoenix, les frères Laurent Brancowitz et Christian Mazzalai, ont aussi un lien fort avec ce pays. «C'est notre enfance, notre père qui est italien, explique Laurent Brancowitz, mais surtout, c'est plus une Italie comme un fantasme, le fantasme d'un endroit où la vie est douce et les choses sont belles […], quelque chose qui n'existe pas, en fait».
Le résultat rappelle l’italo-disco, qui fut bien plus que la simple déclinaison d’un genre inventé aux États-Unis, une interface entre la disco et l’électro, qui ne devait arriver que bien plus tard.
Boucles rythmiques entêtantes, synthétiseurs au pouvoir, les codes du genre se retrouvent dans pas mal de morceaux, à commencer par le très dansant titre Ti Amo qui a donné son titre à l'album. «I'll be standing by the jukebox/Champagne or Prosecco?» (j'attendrai à côté du jukebox/Champagne ou Prosecco?)», chante Thomas Mars sur le refrain, accordant les paroles avec cet univers italien sublimé. C'est irrésistiblement dansant. Et, encore plus que les albums précédents, Ti Amo devrait prendre toute son ampleur sur scène, où le quatuor passera l'été.
Vingt ans après la sortie de Party Time, un premier CD deux titres, Phoenix assume plus que jamais son éclectisme et le mélange d'influences parfois très éloignées artistiquement. Une musique unique, loin des modes, à la fois bien d'aujourd'hui et intemporelle.
Phoenix, «Ti Amo», Atlantic/Warner. En concert le 15 juillet au Festival de Dour.