«On n’a jamais perdu autant de droits que l’année dernière»
Le titre de cet album aurait dû être: You could actually start destroying what you worked so hard to create, soit «Tu peux réellement commencer à détruire ce pour quoi tu as travaillé si dur»… Cette phrase est inspirée du contexte dans lequel l’album a été terminé, milieu de l’été dernier.
Publié le 03-04-2017 à 06h00
Le Brexit venait d’être voté, Donald Trump, en pleine campagne multipliait les phrases chocs… «Des idiots, il y en aura toujours, il ne faut pas avoir peur de ça. Mais quelqu’un d’ouvertement raciste, sexiste, qui ment, et qui se présente pour le job le plus important des États-Unis… On a une opinion dessus, on est pour, on est contre, mais le fait qu’il soit ouvertement raciste, ça n’a pas vraiment l’air de choquer plus de ça. Et la loi contre la discrimination, c’est quoi? Et les droits des femmes, c’est juste un papier qui ne veut rien dire du tout? On n’a jamais perdu autant de droits que l’année dernière…»
Dans le titre Eliott, il chante «Construisez des barrières, construisez des murs et faites-les payer aux autres». Prophétique quand on connaît le projet de mur à la frontière mexicaine annoncé par Trump. L'inspiration vient d'ailleurs pourtant: «C'est au moment où les migrants à Calais ont commencé à prendre de plus en plus de risques pour entrer dans le tunnel. Et la réponse a été de construire des barrières plus hautes encore…»
Ozark Henry se défend d'être un donneur de leçons, prescripteur de solutions. «Dans mes chansons, ce n'est pas mon point de vue que j'expose, ce sont des faits. Quand je dis, "Ils sont sans abris, pas nous, ils sont seuls, pas nous", ce sont des faits, c'est la réalité.»