Loïc Nottet: «Je sais ce que je veux»
Artiste doué, jeune homme sincère et attachant, Loïc Nottet a mis beaucoup de lui dans son premier album.
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Publié le 31-03-2017 à 11h37
The Voice, l'Eurovision, Danse avec les stars, deux singles qui ont cartonné, trois concerts sold-out en un éclair, artiste masculin de l'année aux D6Bels Music Awards et ce vendredi, son tout premier album, Selfocracy… On se dit que tout sourit à Loïc Nottet. On en oublierait même qu'il a 20 ans à peine. On l'a rencontré hier, tout juste avant la sortie de l'album…
On n’ose pas vous demander comment vous allez dormir la veille de la sortie…
Non… Je pense que je ne vais pas dormir beaucoup. C’est un peu bizarre c’est un mélange de nervosité, tristesse, angoisse, excitation, joie… Toutes les émotions, ça dépend des heures de la journée.
La peur, pourquoi?
La peur de décevoir et la peur que mon bébé finalement se fasse descendre. Et en même temps l’excitation, parce que j’ai envie de montrer ce sur quoi on a travaillé pendant un an et demi. On n’a pas chômé. C’est une grosse soupe d’émotions.
Ça a été long?
C’est mon premier album, j’ai voulu tout faire tout seul. Avec du recul je trouve que ça a été vite. Mais quand j’étais la tête dans le guidon, c’était long.
Vous avez voulu travailler seul, par besoin de prouver que c’est pas un énième gars d’une émission à qui on fournit des chansons prémâchées?
Il y a de ça. Et aussi une envie de m'affirmer en tant qu'artiste et pas seulement en tant qu'interprète. J'ai fait toutes les compositions au piano, la base de la production, j'ai fait la rythmique au synthé, les ambiances. Après je suis allé voir des producteurs professionnels qui reprenaient toutes mes bases d'instrus et qui magnifiaient ça. J'étais à côté d'eux et je disais: «Ça, comme ça et ça, comme ça.»
Ça ne doit pas être facile de travailler avec vous…
Non, c’est vrai. Parce que je sais ce que je veux, comment je le veux et ça ne laisse pas beaucoup de liberté à l’autre.
C’est un album très cinématographique…
Toutes mes compositions, je les fais devant un film. Je mets un film que j’aime bien, je coupe le son et je me nourris des images, des personnages et c’est comme ça que j’entends des mélodies dans ma tête et que je compose.
Le cinéma, la danse, vous avez un univers très visuel…
J’ai toujours prêté beaucoup d’attention à la musique dans les films. Je suis tombé amoureux du travail de Danny Elfman, j’aime bien Hans Zimmer aussi. Pour moi c’est vraiment un tout: je voulais concevoir cet album comme un film, avec une histoire et un visuel qu’on verra sur scène.
Votre entourage n’est pas du tout familier de ce monde de la musique, comment il le vit?
Honnêtement, je leur ai demandé de ne pas en parler. Quand on est à la maison, en famille, je préfère qu’on continue à parler de tout et de rien comme on le faisait avant. Mais sinon, je pense qu’ils sont fiers. C’est nécessaire de rentrer et de se ressourcer, c’est important pour garder les pieds sur terre, le contact avec la réalité. J’ai la chance d’avoir des parents qui sont ouvriers et donc ils ont une connaissance de la vie qui est totalement différente de gens qui pourraient travailler sur des plateaux télé, des producteurs qui sont dans leur monde. Pour moi, c’est essentiel.
Loïc Nottet, «Selfocracy», Sony. Concert supplémentaire le 26 novembre à 18 h à Forest national. Tickets en vente en ligne ce vendredi dès 11 h.