Dani Klein rend Billie Holiday lumineuse

Après avoir mis fin à Vaya Con Dios, Dani Klein revient avec un album de jazz consacré à Billie Holiday, avec Sal La Rocca. Une réussite.

Dani Klein rend Billie Holiday lumineuse
Dani-Klein-1.jpg ©Sony Music/Frederick Moulaert

Sal La Rocca, c’est vrai qu’au lieu de Billie Holiday, cela aurait pu être Abba?

Sal La Rocca: Oui! En studio, on a fait une reprise de The Winner Takes It All. Cela allait très bien à Dani. On a même demandé l'autorisation en Suède, mais cela a été refusé.

Dani Klein: Au début, l'idée était de reprendre plusieurs chansons de différents horizons et de les «jazzifier». On a aussi fait un essai avec Barbara. Mais je trouve que cela ne sonnait pas, il manquait quelque chose. Et je suis très contente du choix du répertoire de Billie Holiday.

Ce qui est curieux, c’est que vous dites partout que vous n’aimez pas le jazz…

D.K.: Mais c'est vrai! Le jazz de maintenant, je n'aime pas. Quand c'est devenu trop recherché et que l'on complique tout au niveau des harmonies, ce n'est pas mon univers! Par contre, tout ce qui est l'époque de Billie Holiday, ça oui, j'aime vraiment beaucoup.

Mais cela vous demande quand même du boulot, cela n’a rien à voir avec ce que vous faisiez avec Vaya…

D.K.: Non, effectivement, ici, je dois compter les temps. Or, jusqu'à présent, cela avait toujours été naturel. Donc au début, ce n'était pas évident.

Vous vous souvenez à quand remonte votre première écoute de Billie Holiday?

D.K.: Je l'écoute depuis très longtemps, mais je ne me rappelle plus quand exactement je l'ai découverte. Mon père écoutait du jazz, mais c'était plutôt Ella Fitzgerald, Sarah Vaugahn… Je trouve qu'elle a dans la voix quelque chose qui te transperce. Elle me touche énormément.

Il y avait un titre incontournable, qui ne pouvait pas ne pas figurer sur l’album?

D.K.: Oui, c'est You let me down. C'est un titre qui se trouvait sur la face B du premier 45 Tours de Vaya Con Dios. Je voulais donc absolument le refaire.

«Summertime», vous lui avez donné une couleur «bachata»…

D.K.: C'est une chanson joyeuse, pourquoi en faire quelque chose de triste? Moi, j'adore la musique latine. Et donc j'ai lancé une mélodie et Tim De Jonghe (NDLR: trompettiste) a tout de suite enchaîné.

S.L.R.: Ce disque s'est fait dans une ambiance un peu magique et très spontanée.

Quels sont vos projets pour la suite?

D.K.: Je ne sais pas, on verra. Je suis déjà hypercontente d'avoir été signée chez Sony pour cet album, surtout que la personne qui nous a signés a été virée deux mois après… Mais il n'y a pas de grands projets derrière.

Vous aviez dit l’an dernier que vous alliez peut-être donner des cours de chant…

Cela viendra peut-être après. Le projet était plutôt de faire des stages d'une semaine dans ma maison en Espagne, mais je suis en train de la réarranger complètement. J'ai aussi une maison dans les Ardennes, à Alle-sur-Semois. Et donc, parfois, je lis L'Avenir! (rires)

Vous voilà repartie sur la route…

D.K.: Oui, mais on va jouer dans quelques petites salles, cela ne va pas me demander de passer des heures dans des aéroports et les hôtels… Je n'en avais plus envie. Et puis jouer devant 5 ou 6000 personnes, cela te met la pression…

Vous serez notamment au festival de jazz de Tournai le 26 février. C’est une autre écoute?

D.K.: Bien sûr! On a déjà fait le festival de Liège, on est aussi allés à Comblain et Gouvy. Il y a quelque chose de religieux chez le public de jazz. Ils sont connaisseurs. Parfois c'est embêtant, car tu as l'impression de jouer devant un jury (rires). Mais on a toujours eu de bonnes réactions. C'est un public plus mature aussi.

Dani Klein & Sal La Rocca, «Dani sings Billie», Sony Music. En concert à l’Ancienne Belgique le 6/12, le 26/02 au festival de jazz de Tournai (www.tournaijazz.be).

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