Rencontre avec le hasard
Jean-Louis Murat propose un album plein de poésie et d’images, né de sa rencontre avec le groupe The Delano Orchestra. Et nous emmène pour un bien joli voyage.
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Publié le 16-10-2014 à 07h50
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Yeux clairs, cheveux fous, bien calé dans un épais fauteuil en cuir, Jean-Louis Murat remplit l'espace de cette voix profonde qu'il a posée le long des 20 titres aux belles ambiances brumeuses de Babel, pays de son nouvel album. Après les notes acoustiques et épurées de Toboggan, né l'an dernier d'un travail solitaire, il a fait confiance au hasard «qui fait parfois bien les choses» et aux rencontres pour donner des couleurs différentes à Babel. Le Delano Orchestra ajoute trompette, violoncelle, banjo ou piano à la trinité guitare-basse-batterie. De la même région, Clermont Ferrant, c'est un concert pour les 50 ans de France Inter qui les a réunis: «Il y avait ce groupe que j'aimais bien, je leur ai demandé s'ils avaient envie de le faire ce concert avec moi, ils m'ont dit oui. On a répété deux jours. Et puis, on a donné le concert et ça s'est bien passé, et de là, est venue l'idée d'enregistrer un album ensemble».
«Mais ça dure combien de temps,ce truc-là?»
Une collaboration plutôt fructueuse pour le chanteur déjà habituellement très prolifique puisqu'un double album en est ressorti… par hasard: «C'est venu en travaillant… à la fin de l'enregistrement j'ai demandé à l'ingénieur du son, mais ça dure combien de temps ce truc-là? Je me souviens, il m'a dit 1h40. C'est pas possible, ça ne va jamais tenir sur un disque, on va être obligé de faire un double. Avant, je n'y avais pas du tout pensé. Je pensais qu'elles étaient plus courtes que ça, j'ai pas fait gaffe, ce n'était pas ma préoccupation. J'étais pas sûr que tout soit bon, non plus. Il y aurait pu en avoir qu'une sur deux qui fonctionne. Mais les vingt avaient toutes un truc. Je ne sais pas pourquoi, les astres peut-être, tout s'est bien passé.»
Les vingt titres de Babel, ont été écrits chez lui, en Auvergne et inspirés par elle, une constante. On en visite les reliefs brumeux, comme ceux du cœur, taillés dans la jolie poésie de Murat.
Babel, de la mythologie à l’Auvergne
Preuve encore, le titre: Babel. «En Auvergne, il y a un petit village qui s'appelle saint Babel. Au début je voulais l'appeler saint Babel et puis ça m'a semblé un peu idiot. J'ai gardé simplement Babel. C'était histoire de trouver un mot commode pour donner un titre à l'album. Il n'y a pas de raison spécialement mythologique.» Et pourtant, il y a un tout: la photo de la pochette a été prise en Jordanie… «pas loin du Babel de la mythologie».
La suite, c’est emmener cet album sur scène. Où il sera à Bruxelles en janvier. Il sourit.
La scène? « Je n'ai toujours pas réfléchi à ça. Je donne des concerts avec le Delano Orchestra, plutôt des concerts de promotion et on a joué dans quelques festivals cet été. Après, la tournée de 2015, je ne sais absolument pas ce que je vais faire, je réfléchirai à ça en dernière minute, je pense».
Jean-Louis-Murat, «Babel», Pias. En concert le 31 janvier 2015 au Botanique,à Bruxelles, le 1er février à l’Alhambra à Mons.