« Jean-Louis Murat me disait toujours : “ Mais qu’est-ce que tu fous avec c es cons d’Indochine ? ” »
Publié le 11-02-2012 à 07h00
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Rudy Léonet, comment avez-vous été amené à travailler sur cet album ?
Je n’ai pas travaillé sur cet album. Comme je suis ami de longue date avec Nicola Sirkis, je lui ai donné quelques idées, mais ce n’était pas un travail… C’est un album sur lequel il y a eu beaucoup de questions auxquelles j’ai sans doute apporté quelques réponses pas tout à fait à côté de la plaque…
À l’époque, Indochine était plutôt boudé par les médias en France, alors que ce n’était pas le cas en Belgique…
L’obstruction médiatique qu’il y a eue en France n’a jamais existé en Belgique tout simplement car nous sommes dans un pays qui est beaucoup plus ouvert. Et le groupe a toujours eu une exposition proportionnelle à son activité. En France, avec « Paradize », on a parlé du come-back d’Indochine, alors qu’il ne s’était jamais arrêté de faire des disques ou de tourner…
L’album marque un tournant au niveau du son, plus rock. C’est grâce à Oli de Sat ?
Indochine a toujours eu une accroche rock. C’est vrai que cela s’est un peu durci avec Oli de Sat sur « Paradize ». Il a amené un son plus sale, moins lisse… Ce qui est bien avec Oli, c’est que c’est un fan, et que la magie a opéré entre Nicola et lui.
C’est vous qui êtes à l’origine des collaborations multiples ?
C’est la première chose que j’ai dite à Nicola: « Et si pour cet album on ouvrait un peu Indochine ? » Il avait peur que cela soit « parasitant ». Moi, au contraire, je pensais que cela allait enrichir l’univers d’Indochine.
Comment c’est passé le choix de ces collaborations ?
On n’a pas fait comme Johnny Hallyday, qui consulte le catalogue des plus gros vendeurs. Ici, les collaborations se sont faites au feeling. Et surtout, elles étaient un peu plus underground. Mickey 3D a fait partie de l’aventure car il était ami avec le gars de chez Sony qui s’occupait d’Indochine, mais il n’était pas encore connu…
Jean-Louis Murat, c’était une collaboration improbable au départ, non ?
Je suis assez ami avec Murat qui me disait toujours: « Mais qu’est-ce que tu fous avec ces cons d’Indochine, c’est n’importe quoi… ». Je lui répondais: « Mais non, c’est parce que tu ne le connais pas. Vous vous retrouvez sur un point: vous ne faites partie d’aucun clan en France. » Je l’ai appelé et je l’ai mis au défi d’écrire une chanson. Trois jours après, il envoyait une cassette avec « Ancien d’Indo », qui est devenue « Un singe en hiver ». C’est un texte extrêmement bien vu, alors qu’ils ne se sont jamais rencontrés.
Dans l’édition spéciale de « Moustique » sortie mercredi dernier, vous dites que « Paradize » est inattaquable…
Je crois que c’est l’un des derniers albums français où l’on n’a pas seulement deux ou trois singles puis du remplissage, mais c’est un vrai album dense, bourré de singles… Ils ont sorti cinq singles, mais ils auraient pu en faire plus. La tournée a été faite en trois parties et ils auraient encore pu continuer…
Vous avez coécrit la chanson « Dark » sur cet album. Mais quelle autre chanson auriez-vous aimé écrire ?
Je pense que ce serait « J’ai demandé à la lune ». C’est une chanson imparable, mais qui a failli ne pas exister. Et puis comme c’est ma fille Pauline qui chante, cela aurait été une belle histoire de famille et je serais devenu très riche ! (rires)
Et elle, elle est très riche ?
Non, il y a uniquement les auteurs-compositeurs qui touchent des droits d’auteurs. Elle a eu un simple contrat de choriste.
Comment a-t-elle vécu ce succès ?
Pour elle, c’était juste un amusement. Elle a fait ça avec le plus grand naturel qui soit.
Est-ce que cela a encore du sens d’écouter Indochine aujourd’hui ?
C’est vous le journaliste, c’est à vous de répondre à cette question… Mais il faut savoir que dans les classements radio, ce sont les chansons des dix dernières années d’Indochine qui sont le plus souvent diffusées, et plus celles des années 80…¦