L’amitié, le deuil et les meubles Ikea à L’Intime festival
Alexandra Matine sera à l’Intime festival qui ce tiendra ces 18, 19 et 20 août à Namur. Pour parler de "La Pire amie du monde", un second roman intime, tragique mais drôle.
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- Publié le 16-08-2023 à 18h00
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Le 11e Intime Festival s’ouvre ce vendredi à Namur. Un festival d’abord littéraire, devenu pluridisciplinaire avec de grands noms et des auteurs à découvrir. Cinéma, lectures, expos, rencontres… Et parmi ces rencontres, il y aura celle organisée samedi avec l’auteure française, Alexandra Matine.
La Pire amie du monde est son deuxième roman. Mais ce sera pourtant une de ses premières rencontres avec le public. "Mon premier roman devait sortir en avril 2020… Il a été repoussé à janvier 2021, mais à ce moment-là, il n’y avait toujours aucune rencontre ni festival à cause du covid."
Pourtant, elle aime ça. "Ca m’émeut toujours quand on lit mon texte. Je le redécouvre complètement. Il y a des choses que j’avais oubliées et puis les gens choisissent des passages qu’ils aiment bien."
Procrastination et Ikea
Elle est ravie de venir parler de son livre car, dit-elle, "C’est important de donner de la place à la littérature et en particulier à la fiction. Dans la non-fiction, on a besoin d’histoires très précises. Dans la fiction on est peut-être plus détendu parce qu’on ne sait pas ce qui est vrai ou pas. C’est plus mouvant. Ce qui, j’espère, permet de surprendre. On n’a pas de devoir d’objectivité, on se laisse guider par ses personnages."
Dans ce roman, on rencontre Cyr. Elle vient de perdre son meilleur ami dans un accident tragique. Bien plus que la perte d’un ami, c’est son monde entier qui disparaît, tant il était au centre de tout dans sa vie. Elle doit écrire un discours pour l’enterrement. Mais impossible de rassembler tous ses souvenirs. Alors, pour fuir ses responsabilités, elle confie son temps libre au hasard des rencontres et au montage frénétique de meubles Ikea…
"Je voulais célébrer l’amitié homme femme. Raconter une relation valable, qui ne soit ni un truc d’ado, ni l’antichambre d’une relation amoureuse", dit Alexandra Matine. Un livre qui parle de deuil aussi. Parce que: "Un deuil, c’est la mort de quelqu’un mais aussi de quelque chose. Elle est triste, elle a besoin de se sentir aimée, protégée, rassurée, mais elle ne sait pas le demander parce qu’elle était dans une relation tellement fusionnelle avec son ami, qu’il comprenait tout sans qu’elle ait besoin de le demander."
Lever le tabou du deuil
Le deuil, c’était déjà le sujet de son premier roman. Abordé différemment ici. "On parle très mal de la mort et du deuil. Voire, on n’en parle pas du tout." Alexandra Matine y voit deux raisons. A cause de la peur de la mort, d’abord. Et pire, selon elle, à cause de notre obsession du positivisme: "On entend souvent un discours qui dit"un obstacle est en fait une opportunité","un problème est une solution", ou des banalités qu’on se dit après un deuil"pense aux bons moments","elle a bien vécu"et on doit aller bien très vite. Mais le processus de deuil n’est pas linéaire. On peut aller mieux quelques jours après et puis ça reprend trois mois plus tard…"
Dit comme ça, ça n’a pas l’air drôle. Et pourtant on sourit souvent des manies et des fantaisies de cette fille maladroite, complètement perdue. On a envie de la secouer aussi des fois ou de la prendre dans ses bras. Parce que sa pire amie du monde, c’est sans doute elle-même.
Alexandra Matine, "La Pire amie du monde", Les Avrils. A l’Intime festival ce samedi 19 août à 13h15. www.intime-festival.be