Notre sélection de livres de l’été 3/7: des romans pour dévorer l’été
Tout au long de cet été, on vous propose notre sélection de livres à lire en vacances. Des livres pour les grands ou pour les petits, pour tous et pour tous les goûts. Cette semaine, on vous parle de nos romans préférés pour s’évader.
- Publié le 18-07-2023 à 18h30
Nos sélections livres de l’été :
Notre sélection de livres de l’été 1/7: des polars et des thrillers
Notre sélection de livres de l’été 2/7: un été pour s’amuser
Survivre aux cabines d’essayages (***)

Acheteuses compulsives, femmes enceintes ou adolescentes survoltées, les cabines d’essayages voient défiler ces différents profils de femmes, en quête d’estime de soi. Loin de se perdre en futilités, le roman de Claire Renaud analyse ce qui se joue derrière le rideau, à l’abri des regards.
Dans ce décor du quotidien, les femmes se scrutent, se croisent, sans jamais vraiment se rencontrer. Elles dévoilent petit à petit leurs questionnements existentiels, leurs angoisses, celles de ne pas être à la hauteur ou de ne pas correspondre à ce que la société attend d’elles. Le regard bienveillant de la vendeuse, Juliette, vient heureusement adoucir ce jugement critique.
Un roman feel good, plein d’humanité mais pas simpliste pour autant.
C.Dem
Claire Renaud, "Cinq articles maximum", Fleuve, 188 p.
Rendez-vous dans dix ans (***)

Il y a le père qui préférerait être à la montagne, le fils qui rêve d’intégrer le Club Mickey, un vacancier solitaire, des couples qui se déchirent… Nous, lecteur, on les croise tous les dix ans sur une autre plage de France et on comprend au fil des pages ce qui les relie.
Une écriture joliment tendre et nostalgique qui raconte les petits bonheurs de ce kaléidoscope de personnages attachants. Une réédition du tout premier roman de Jean-Philippe Blondel (avec une postface sur les coulisses) qui a publié entre-temps une trentaine de volumes.
A.Vt.
Jean-Philippe Blondel, "Accès direct à la plage", Finitude, 150 p.
Portrait d’une femme libre (**)

Rebecca le reconnaît: sans la peinture, elle deviendrait "folle". Mais que ferait-elle sans l’amour ?
Si peindre, elle n’arrête pas, passant de Nîmes à Paris, puis à New York, multipliant les rencontres, aimer, c’est plus compliqué, elle additionne les déceptions depuis la mort de son mari à la guerre de 14-18.
Dans ce roman sensuel, l’ancienne actrice met en scène une femme qui, coûte que coûte, veut s’accomplir en restant libre.
M.P.
Évelyne Dress, "Je veux peindre et aimer", Éditions Glyphe, 214 p.
Un chemin vers la liberté (****)

Faydé vit avec sa famille dans les montagnes de l’extrême-nord du Cameroun. Une vie précaire, soumise aux aléas climatiques et aux assauts de plus en plus fréquents du groupe terroriste Boko Haram.
Pour échapper à cette vie morose et subvenir aux besoins des siens, l’adolescente décide de partir à Maroua, la ville la plus proche, où elle sera domestique. Une vie citadine qui l’amènera, comme ses comparses villageoises, à subir humiliations et mauvais traitements. Mais cette nouvelle condition sera aussi synonyme de liberté: la jeune femme, talentueuse et débrouillarde, parviendra-t-elle à échapper à son destin, pourtant tout tracé ?
Un roman sensible et addictif.
C.Dem
Djaïli Amadou Amal, "Cœur du Sahel", J’ai lu, 286 p.
Retour vers le passé (***)

Elles sont quatre, en route vers la Normandie. Selon le vœu testamentaire de sa grand-mère récemment décédée, Camille est venue voir Manée, une vieille dame au caractère épouvantable.
Cette peintre célèbre accepte de lui raconter sa vie à condition qu’elle l’emmène "quelque part". Son amie, Simone, assez sceptique, et son arrière-petite-fille, Sophie, passagère clandestine à la langue bien pendue, sont également du voyage.
Le mystère de ce périple conté avec humour trouve ses racines dans la Seconde Guerre mondiale, avec une surprise de taille à la clé.
M.P.
Amélie Braumann, "Le bruit de l’eau sur les galets", Calmann-Lévy, 394 p.
Deux vies en pointillé (****)

"Quoi que l’on fasse, la vie nous remettra toujours sur la route l’un de l’autre", pronostique Maxime qui, quelques années auparavant, avait affirmé: "Billie, quoiqu’il arrive, je te le promets. Il y aura toujours une place pour toi à côté de moi."
C’est cette place qu’une fillette, qui vit chez son grand-père depuis la mort accidentelle de sa mère, et un garçon croisé dans l’escalier de l’immeuble, vont tenter de trouver, par-delà les aléas, rencontres et éloignements qui jalonneront leur jeunesse.
Un formidable chassé-croisé raconté avec une émouvante justesse.
M.P.
Sophie Astrabie, "Billie Pretty a disparu", Flammarion, 285 p.
Les épouses de l’Amérique (****)

1952, désert du Nevada. Sur cette base militaire proche de Las Vegas, on teste la bombe atomique qui réaffirmera la grandeur de l’Amérique face à la menace soviétique de la guerre froide. Les familles des militaires sont aux premières loges et organisent des "barbecues atomiques" pour admirer les champignons des spectaculaires explosions.
Au milieu des cancans et des rivalités entre les femmes de la base, la sage Summer essaie d’être une bonne épouse. Et puis arrive Charlie, sa voisine indépendante et sensuelle. Et ça va tout changer dans sa vie.
Une histoire d’amitié, de solidarité féminine et de liberté. Prenante, drôle et grave à la fois. À dévorer.
A.Vt.
Zoé Brisby, "Les mauvaises épouses", Albin Michel, 335 p.
Y croire malgré tout (**)

Alice est dévastée: suite à un accident de la route, son mari, Aymeric, est dans le coma. L’autrice optimiste de Et que quelqu’un me tende la main imagine les trois issues possibles: soit il se réveille, mais a tout oublié et le couple doit se reconstruire ; soit il meurt, et la veuve est inconsolable ; soit il se réveille, reconnaît Alice, et la vie reprend, heureuse.
Cette intrigue à triple entrée est enrichie d’un élément dramatique lié au fait que le couple n’avait pas d’enfant.
M.P.
Carène Ponte, "Prendre la vie comme elle vient", Fleuve, 263 p.