Les Schtroumpfs s'offrent une vie parallèle
Le Lombard a finalement "craqué". Et lancé une série alternative dans laquelle les Schtroumpfs de Peyo vivent d’autres aventures. Premier «invité» : Tebo. Et c’est très bon.
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Publié le 04-05-2023 à 04h00
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«Qui est ce Schtroumpf?», Tebo, Le Lombard, 56 p., 11,50 €

Ils sont presque tous passés par là : Spirou, Blake et Mortimer, Lucky Luke et même Corto Maltese. Il n’y avait donc aucune raison que les Schtroumpfs, autres personnages iconiques de la BD franco-belge, n’aient pas droit, eux aussi, à leurs spin-off à travers une collection baptisée Les Schtroumpfs vus par…, et dont le premier volet sort ce vendredi.
Et s’il aura fallu le temps, c’est parce que les héritiers de Peyo ont longtemps fait de la résistance. Avant de céder, convaincus par un précédent un peu particulier : depuis 2020, Dalena et Falzar sont effectivement aux manettes de Grandir avec les Schtroumpfs, une série alternative à mi-chemin entre BD et littérature jeunesse, et aux vertus d’abord pédagogiques puisque les 12 volets déjà publiés abordent la peur du noir, le mensonge ou la politesse : «Cette collection a changé la donne, soutient Mathias Vincent, éditeur au Lombard. Elle a prouvé qu’on pouvait raconter des histoires de Schtroumpfs avec un graphisme différent, tout en restant fidèle à l’univers.»

Le terrain d’entente a été d’autant plus aisé à trouver que le nom de l’auteur chargé du premier album a vite fait l’unanimité : il s’agit de Tebo, un Français connu pour son travail au sein du magazine Tchô!, et notamment le binôme qu’il y formait avec Zep aux manettes de Captain Biceps. Un pastiche de super-héros qui ne lui a pas servi de modèle au moment de mettre son nez dans l’univers de Peyo : «Je ne voulais pas faire une parodie, je l’avais déjà fait. Ce qui me plaît, c’est de le faire à ma manière, avec mon style.»
Et ça marche. Raccord avec l’esprit de la saga, mu par une ingénuité un peu égarée par la série principale, il met en scène un Schtroumpf… qui ne parle pas schtroumpf. Et pour cause : il s’est réveillé sur le toit de l’une des maisons du village sans plus se souvenir de rien. Une amnésie qui va le conduire à courir moult aventures, flanqué de la Schtroumpfette, du Schtroumpf à lunettes et d’un Schtroumpf costaud qui a fait de la gonflette.
Le deuxième degré est omniprésent, et le rire souvent au rendez-vous. D’autant que de vieux amis des petits lutins bleus pourraient s’inviter à la fête, eux aussi. Alors, oui, graphiquement, c’est très différent. Mais c’est finalement ce qu’exige l’exercice. Et ce qui schtroumpfe tout son charme.
