Le cinquième "Stern", la fin du deuxième cycle de "L'adoption", etc.: nos 10 coups de coeur (ou de griffe) BD du jeudi 27 avril 2023
Le jeudi, c’est le jour de notre sélection bande dessinée. Avec, cette fois un "Germinal" à l'accent espagnol, une histoire de la mythologie grecque et une nouvelle déclinaison de la légende de Barbe Noire. Entre autres plaisirs. Bonnes lectures. Des chroniques à retrouver, aussi, dans La Librairie de L’Avenir, bien sûr.
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Publié le 27-04-2023 à 12h00
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1. Le chant des Asturies (T.1/4)

Les mots de l'éditeur
En 1934, Tristán Valdivia, journaliste sans journal et amant sans espoir, quitte la capitale pour retourner dans le nord, où l’attend son père, le marquis de Montecorvo. Le pays est plongé dans les soubresauts de la Seconde République et le vieil aristocrate tente de rester à la tête de son fief : la Northwest Mining Company.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): PUISSANT
Zapico livre une remarquable fresque sociale, politique et familiale, qui tire ses racines dans la révolte ouvrière qui éclata en 1934 dans les Asturies. Puissant, dense, précis. Et un brin satirique. Un Germinal à l’accent espagnol, colorée d’extraits de littérature russe.
FUTUROPOLIS | Zapico, 224 p., 26 €
2. Stern (T.5)

Les mots de l'éditeur
Alors que Stern continue d'oeuvrer comme croque-mort à La Nouvelle-Orléans, il se retrouve malgré lui soupçonné d'avoir braqué une banque. Écroué en compagnie d'immigrés italien et menotté à un jeune voyou, Guido, Stern, contre son gré, parvient à s'échapper.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): MUST
Après un quatrième volume peut-être un peu plus anecdotique, les frères Maffre replongent dans les racines qui ont fait le charme de la série et voient le toujours aussi taciturne Elijah mêlé, malgré lui, à un braquage qui a mal tourné. Refusant de dénoncer des immigrés italiens qui sont surtout de parfaits coupables (mais de vrais innocents), il aura, une fois de plus, la preuve que la nature humaine n'est guère portée sur l'empathie, encore moins sur la justice. Toujours aussi bien dessiné, dialogué, ambiancé. Et avec juste ce qu'il faut d'émotion en prime. Un mus et une des meilleures séries du moment.
DARGAUD | «Une simple formalité», Maffre/Maffre, 72 p., 16 €
3. Armelle et Mirko (T.1)

Les mots de l'éditeur
Armelle est une tortue qui a une peur panique, une peur débordante et paralysante du noir. C'est problématique lorsqu'au moindre danger, on se replie dans sa carapace alors qu'il y fait bien sombre. Mais que voulez-vous, les tortues ne sont pas taillées pour la course et la forêt recèle de dangers. Mais la lumière et la bienveillance ne se trouvent-elles pas auprès d'un ami, surtout si c'est une luciole ?
Notre avis en un mot (puis quelques autres): SUBTIL
Armelle est une tortue qui a développé une peur panique du noir, au point de ne même jamais se cacher dans sa propre carapace. Un premier tome poétique, qui emmène subtilement petits et grands dans cette fable de littérature jeunesse où le scénario est magnifié par un dessin superbe.
DELCOURT | Clément/Montel/Arnal, 32 p., 15,95 €
4. L'incroyable Histoire de la mythologie grecque

Les mots de l'éditeur
Découvrez les aventures riches en rebondissements des héros grecs les plus célèbres ainsi que celles des dieux et des monstres les plus effrayants. Une bande dessinée qui vous en apprend plus encore sur la mythologie !
Notre avis en un mot (puis quelques autres): SAVANT
Mory et Bercovici revisitent les récits qui ont fait la gloire des Amazones, Narcisse ou Thésée à coups de jeux de mots et clins d’œil. Un savant mélange d’histoire et d’humour qui vulgarise quelques-uns des mythes fondateurs de la Grèce antique.
LES ARÈNES BD | Mory/Bercovici, 320 p., 25 €
5. L'adoption (T.4)

Les mots de l'éditeur
Originaire du Yémen, Wajdi a grandi dans l’horreur de la guerre. Après de longs mois d’attente, Gaëlle et Romain accueillent enfin Wajdi chez eux. Les heureux parents adoptifs vont être très vite confrontés aux premiers « non », aux premiers troubles de l’adolescence et aux premières rébellions.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): DÉCHIRANT
Fin d’un cycle 2 dont l’entame nous avait laissé perplexe… mais qui trouve ici une conclusion déchirante. Ou quand une famille d’adoption rejette le petit réfugié yéménite qu’elle devait accueillir avant de tout faire pour être pardonnée. Pas manichéen pour un sou. Et ça fait la différence.
GRAND ANGLE | Zidrou/Monin, 72 p., 16,90 €
6. Aléa Drumman (T.1)

Les mots de l'éditeur
Se pourrait-il que Barbe Noire, le plus redouté des pirates, ait perdu la tête, décapité en livrant bataille à la Royal Navy ? Hantée par cette vision de cauchemar, Aléa Drumman, la propre fille du forban, décide d’embarquer pour les Bahamas en compagnie de Maynard, un officier anglais qui aurait été témoin des dernières heures du pirate légendaire.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): CLASSIQUE
La fille de Barbe Noire s’allie à un officier anglais pour retrouver la… tête de son père, dit-on vivante, et en possession d’un autre forban de triste réputation. Rien de fort original. Rien de super déshonorant non plus. De l’aventure somme toute classique. Mais pas de quoi perdre la tête.
GLÉNAT | "L'héritage de Barbe Noire", Dobbs/Siamh/Looky, 56 p., 14,50 €
7. Vermines (T.1)

Les mots de l'éditeur
À sa mort, un membre du gang du 3rd Ward de la Nouvelle-Orléans se réveille au sein des « Coulisses de la Réalité », un monde caché parmi le nôtre dans lequel évoluent monstres, sorcières et gardiens chargés de « veiller » sur nous depuis la nuit de temps.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): DÉSTABILISANT
Ça démarre comme un récit de bonhommes, entre drogue et guerre de gangs. Avant de bifurquer à 180 degrés et vers une veine fantastique qu’on n’attendait pas à cet endroit. Assez déstabilisant pour susciter la curiosité, même si le curseur de la complexité semble, déjà, poussé un peu loin.
DUPUIS | Corgié/Salvia, 80 p., 15,50 €
8. L'humanité de mes couilles

Les mots de l'éditeur
Moynot fait fi du darwinisme et de l’Ancien Testament : ici, Adam et Ève chassent le mammouth pendant que le premier meurtre de l’humanité entre Caïn et Abel se déroule sur fond de grotte et de peintures rupestres. Du péché originel jusqu’à l’exil de Caïn, redécouvrez sur un ton décalé et enflammé l’histoire des premiers hommes, de leurs passions amoureuses à leurs plus terribles désillusions…
Notre avis en un mot (puis quelques autres): PROVOC
Le titre est peu subtil, et le reste à l’avenant : plus provoc que réellement hilarant. Ni tout à fait histoire complète, ni vraiment compilation de gags, cette Genèse revisitée (avec Adam en daron un peu con) manque finalement de structure. Et d’un peu de subtilité.
FLUIDE GLACIAL | Moynot, 56 p., 13,90 €
9. Babylone (T.2)

Les mots de l'éditeur
Max Ferlane avait presque réussi à exfiltrer Dieudonné Kalimba d'un Kivu désormais contrôlé par les milices de son principal opposant. Mais l'ex-dictateur ne le suivra que si l'agence Babylone parvient à faire évader sa fille de la prison malaise où elle est retenue. La protection des petits secrets de la Françafrique contemporaine est à ce prix…
Notre avis en un mot (puis quelques autres): SOLIDE
Toujours au service de Babylone, les agents Ferlane et Kavalis se débattent, l’un au cœur de la jungle congolaise, l’autre dans les geôles de Kuala Lumpur. Le mérite des auteurs consiste à mettre le doigt sur des réalités où l’effroyable côtoie le quotidien. Solide.
LE LOMBARD | "L'évasion", Galandon/Nicloux, 56 p., 12.95 €
10. La truie, le juge et l'assassin

Les mots de l'éditeur
Accusée d'avoir provoqué la mort d'un cavalier, une truie est conduite devant le tribunal : elle encourt la peine capitale. Le juge, un homme puissant qui n'a que mépris pour les êtres qu'il juge inférieurs, animaux, porchers ou même seulement femmes, fût-ce sa propre épouse, se trouve confronté contre toute attente à un avocat de talent qui défend avec ferveur la cause du malheureux animal...
Notre avis en un mot (puis quelques autres): FARCE
Laurent Galandon s'inspire des procès d'animaux, étonnamment courants au Moyen Âge, pour imaginer cette fable dans laquelle une truie est accusée d'avoir provoqué la mort d'un cavalier. C'est volontiers absurde, et donne envie d'en savoir plus, même si le scénariste ne dévoile que trop peu le sous-texte forcément criique qui émane de cette drôle de farce. On reste un peu sur notre faim.
DELCOURT | Galandon/Vidal, 112 p., 17.50 €