Les éditeurs francophones s'unissent: "On est plus forts ensemble!"
La distribution, c’est un peu le maillon faible des petites maisons d’éditions belges. Un nouveau projet pour mutualiser leurs efforts.
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Publié le 07-03-2023 à 17h50 - Mis à jour le 07-03-2023 à 17h53
Quand on est une petite maison d’édition en Fédération Wallonie Bruxelles, il faut savoir faire tous les métiers de la chaîne du livre, du travail éditorial à la vente, en passant par la promotion ou la distribution. La partie logistique où il faut soi-même aller livrer les librairies indépendantes une à une ou multiplier les envois, c’est le côté énergivore et fastidieux du boulot. Cette autodistribution concerne la moitié des marques éditoriales en FWB, selon l’ADEB, l’Association Des Éditeurs Belges.
Pour elles, trop petites pour s’offrir les services d’un distributeur professionnel, il y a du nouveau.
Un système de mutualisation de la distribution se met en place, c’est désormais MDS-Bénélux, deuxième distributeur belge de livres qui s’occupera de leur logistique. Le groupe, dont l’entrepôt de Fleurus contient 12 millions de livres, compte des poids lourds de l’édition comme Dupuis, Dargaud, Lombard, Le Seuil… Un partenaire indispensable pour tous les libraires du pays qui auront accès à un catalogue encore plus diversifié en une fois.
Onze, et bientôt vingt
Onze petites maisons d’édition ont rejoint le projet. Elles seront 13 en avril et sans doute une bonne vingtaine d’ici la fin de l’année.
Cette structure est le résultat un travail commun du privé, du public et d’associations professionnelles. Soit de MDS-Bénélux, de la coopérative Ciaco, de l’Association des Éditeurs Belges, des Éditeurs Singuliers et du cabinet de la ministre de la Culture Bénédicte Linard. Le projet, espéré pendant des années a toujours échoué. Mais cette fois, ce qui change, c’est le rôle de coordination de Ciaco qui sera l’intermédiaire entre les éditeurs et le distributeur, permis par un financement public qui devrait être reconduit pour un an au minimum.
Au quotidien, ça a déjà changé la vie d’Émilie Kasongo d’Empaj Éditions qu’elle gère seule. La Verviétoise a été la première à rejoindre la structure en juillet et elle voit déjà la différence. "Mes ventes sont meilleures, il n’y a pas photo. J’ai même vu sur mes relevés des libraires que je n’avais pas démarchées. Et puis, le fait d’avoir un distributeur, on est pris plus au sérieux. Il s’occupe aussi des retours et de la facturation. Ca me laisse plus de temps pour la travail éditorial. Je le recommande à tous les éditeurs, on est plus forts ensemble !"
Pour LiLys Éditions à Marcinelle, le cas est un peu différent: après deux ans d’autodistribution, LiLys a fait appel à un distributeur en 2016, mais pas très satisfaite de ses services, elle a décidé de changer pour rejoindre ce nouveau système le 1er avril: "Il faut du temps pour le préavis, mais aussi pour rapatrier les livres, les trier…", précise Émilie Malburny qui se réjouit de reprendre le travail de promotion auprès des libraires.