"Les Aveuglés", premier roman de Loïc Nottet
Le chanteur-compositeur s’aventure en terrain littéraire, entre prolongement de son univers musical, intrigue gorgée de fantasy et récit intime.
Publié le 14-02-2023 à 09h48 - Mis à jour le 14-02-2023 à 09h49
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"Maman m’a dit de ne pas m’approcher des miroirs. Car il paraîtrait qu’un jour un jeune garçon aurait perdu la vie en s’y regardant trop." C’est par ces mots que Loïc Nottet ouvrait son premier album, en 2017. C’est aussi le point de départ d’une intrigue qu’il a développée dans un roman "young adult", en librairie depuis quelques jours.
"Quand je travaillais sur Selfocracy , petit à petit j’ai commencé à avoir des flashs. Je voyais des personnages. Au fur et à mesure ils se sont dessinés, des prénoms sont apparus, j’ai vu une partie de l’univers. Un matin je me suis réveillé et j’avais toute l’histoire", explique le chanteur.
Miroir, maudit miroir
Cette histoire, c’est celle de Nathan, qui se lance à la poursuite de sa sœur, Théo. Tout le monde dit qu’elle s’est suicidée, comme leur mère. Mais Nathan est persuadé qu’il y a une autre explication à cette disparition soudaine. Son enquête va le mener dans le monde de Narcyss, créature démoniaque qui asservit les hommes en leur susurrant des horreurs quand ils se regardent dans le miroir. "C’est le résultat d’une réflexion, de plusieurs downs d’adolescents, d’un problème d’acceptation de soi. Je me demandais: quelle est ma place dans le monde ? Ont-ils raison de me critiquer ? Aujourd’hui, il y a un objet qui existe et dans lequel j’ai pu dégueuler toute ma créativité. Il est né grâce à tout ce que j’ai vécu, toute mon adolescence. Je trouve ça important d’inciter les gens à parler, à mettre des mots sur les choses. Dire que c’est normal d’être plein d’émotions, de passer par des hauts et des bas."
Se raconter
Glissant des clins d’œil à ses fans – ici un grand Candy, dans un parc d’attractions abandonné, là une évocation d’Hansel et Gretel – l’artiste a aussi eu envie de se raconter au fil des pages: "Je voulais vraiment que les gens, en ayant lu ce livre, sachent exactement ce que j’aime, ce que je n’aime pas, qu’ils me connaissent beaucoup plus."
C’est après avoir évoqué en interview son envie de publier un roman que Loïc Nottet avait été contacté par l’éditeur Michel Lafon: "J’ai voulu être entouré, même si j’ai fait tout le squelette et un maximum de choses moi-même. Écrire un roman ou écrire une chanson, ce n’est pas la même chose, pas la même discipline. J’ai voulu être encadré, mais j’ai eu une liberté folle. J’ai pu mettre tout ce que je voulais dire, écrire, décrire. J’ai aimé cette page blanche qu’on a en face de nous et où tout est possible. Quand on écrit un roman, il n’y a pas de limite budgétaire, on peut inventer les décors les plus fous, les personnages les plus complexes."
Demain, le cinéma ?
S’il pouvait faire un nouveau vœu par le biais d’une interview, ça serait tout d’abord d’avoir l’occasion de développer sa saga Les Aveuglés dans d’autres tomes, mais aussi de trouver une porte ouverte vers le milieu du cinéma. "C’est quelque chose qui me parle, autant devant que derrière la caméra. Il faudrait que je passe devant pour comprendre les acteurs, savoir comment les diriger au mieux. Ce n’est pas quelque chose que j’envisage maintenant, car réalisateur c’est un métier qui demande une vraie expérience, il faut trouver son image, sa photo, son ton signature. Je ne sais pas si j’ai le talent, mais ça m’attire", raconte celui qui écrit ses chansons en images.
Loïc Nottet, "Les Aveuglés, 1. Le palais des murmures", Michel Lafon, 272 p., 13 ans.