Les vies électriques de Brian Johnson, le chanteur d’AC/DC
Le chanteur d’AC/DC se livre dans une autobiographie pleine de gouaille, d’émotion et d’humour.
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- Publié le 25-11-2022 à 19h00
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Mais comment cet Anglais prolétaire est-il devenu la voix d’un des groupes les plus mythiques du monde ? C’est ce long parcours sur le "avant" qu’il détaille dans cette autobiographie – il annonce une suite pour raconter sa vie avec AC/DC. Et c’est assez fascinant. Un livre pour les fans du groupe et de son chanteur, sans doute. Mais pas que, tellement il se lit comme un roman.
Brian Johnson est né dans la banlieue de Newcastle en 1947. Dans le milieu ouvrier, juste après la guerre, la vie est compliquée et la famille tire le diable par la queue. Un jour qu’il marche dans la rue et entend de la musique s’échapper d’une fenêtre, le jeune Brian a une révélation. Il ne sait pas encore comment il va faire mais il a une certitude: la musique sera au centre de sa vie. Même si sans argent, tout est plus compliqué.
Il devient papa à 18 ans et il assume. Mais avoir deux enfants, ça contrarie encore un peu plus ses ambitions musicales. Il devra attendre ses premières primes de para-commando pour s’offrir son premier ampli.
Il vivote des années entre petits boulots la journée et petits concerts le soir dans des pubs enfumés où la bagarre est un sport national.
En 1980, il a déjà 31 ans et enfin un boulot stable dans le milieu automobile, tandis que son groupe, Geordie, est moribond. C’est à ce moment qu’il est choisi pour remplacer le charismatique Bon Scott, décédé tragiquement. AC/DC venait de connaître un succès mondial avec l’hymne Highway to Hell. Il rejoint en cours de route le groupe qui était alors en plein enregistrement d’un album qui allait devenir mythique. Back in Black est la deuxième meilleure vente de toute l’histoire du disque (après le Thriller de Michael Jackson).
Brian Johson raconte avec humour comment il a failli ne jamais passer cette audition. D’abord parce quand on l’appelle pour l’inviter, il croit à une blague et raccroche. Et le jour même, on le fait attendre une heure avant de se rendre compte de qui il est, tellement son look l’a fait passer pour un ouvrier de la production. Et même après l’audition, il n’y croit pas: "J’étais trop vieux, trop petit et certainement pas suffisamment australien pour eux"
Eternelle casquette
Une autobiographie riche en anecdotes comme celle qui nous apprend d’où vient son immuable casquette. Elle date de bien avant AC/DC. Il lui arrivait de foncer directement de son boulot au concert du soir sans avoir le temps ni de se changer ni même de prendre une douche. Avec la chaleur et l’énergie du show, la transpiration faisait couler dans ses yeux les poussières accumulées pendant sa journée de travail. Las de le voir avec les yeux rouges et irrités, un de ses amis a fini par lui donner sa casquette, efficace barrière antitranspi. Il revient aussi sur son tout premier concert avec le groupe à… Namur. Où sur comment le groupe s’est retrouvé à enregistrer aux Bahamas à cause d’Abba.
Mais le chanteur n’élude pas les moments moins glorieux ou plus tragiques de sa vie, comme ses problèmes de surdité qui l’empêchent de remonter sur scène avec le groupe. Un récit humble et plein d’humour.
Brian Johnson, « Les vies de Brian », Talent Editions, 358p