Dans la tête de Bernard Werber
Il est un des auteurs français les plus lus. Dans son autobiographie « Mémoires d’une fourmi », Bernard Werber se raconte. Fascinant.
Publié le 25-05-2022 à 06h00 - Mis à jour le 25-05-2022 à 10h15
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Il y a 30 ans, Bernard Werber publiait Les Fourmis. Un succès immense. Pourtant, le cheminement a été long et compliqué. Il se livre dans Mémoires d’une fourmi. Et c’est assez fascinant de voir à quel point chaque expérience, chaque rencontre nourrit l’imagination fertile de l’écrivain. Il part en randonnée en montagne avec des amis: il comprend le mécanisme du suspense pour raconter une histoire. Il nage avec des dauphins, il écrit Le Sixième sommeil (2015). Il rencontre des SDF, ils lui inspirent Le Miroir de Cassandre (2009). Il a un souci de santé sérieux, il se lance dans le cycle Troisième humanité (2012-2014). Il adopte un chaton, il sera un des personnages de sa trilogie sur les chats (2018-2020)…
Une autobiographie assez fascinante qui permet de mieux comprendre le processus créatif de l’écrivain aux 30 millions de livres vendus.
8 ans L’âge auquel se révèlent son goût et sa facilité pour raconter des histoires. C’était celle d’une puce, héroïne d’une rédaction scolaire. Il prend goût à l’écriture pour amuser les autres.
13 ans L’âge auquel il découvre la spiritualité grâce à un de ces camarades en colonie de vacances qui l’initie au yoga et à sa philosophie. Depuis, il n’a jamais cessé de s’intéresser à ce qui lui permet de mieux comprendre le monde. À 36 ans, il rencontre une médium qui lui apprend l’existence de son ange gardien: Barnabé… Il pratique aussi l’hypnose, les méditations collectives… Une part importante et constante de son inspiration.
111 versions Bernard Werber a commencé son texte sur les fourmis à l’âge de 16 ans. Age dès lequel il s’astreint à une discipline d’écriture quotidienne. Il a appris la dactylo pour lui permettre de rédiger aussi vite que sa pensée. Il écrira 111 versions de ses fourmis. Il a recommencé chaque nouvelle version de zéro, sans relire la/les précédentes. Certaines faisaient jusqu’à 1500 pages! Son premier roman est le résultat de 12 ans d’écriture.
2 Éditeurs Bernard Werber a fait des études de droit, vite abandonnées, avant de se lancer dans le journalisme et de travailler pendant 6 ans au Nouvel Obs comme journaliste scientifique. Parallèlement, il a envoyé son manuscrit des fourmis à différents éditeurs, essuyant refus sur refus. Jusqu’à en mettre deux en concurrence. C’est finalement Albin Michel, qui après 3 refus finit par lui faire signer un contrat d’édition.
2 millions d’exemplaires des Fourmis ont été vendus en version poche. Le roman est traduit en 37 langues. Mais son plus gros succès en grand format, c’est Nous, les dieux , paru en 2004 avec 370000 exemplaires. L’écrivain aurait vendu en tout près de 30 millions de livres dans le monde. Il rencontre un grand succès en Corée.
9 mois et une dizaine de versions minimum lui sont nécessaires pour arriver à écrire un roman. En recommençant à chaque fois de zéro.
Bernard Werber, «Mémoires d’une fourmi», Albin Michel, 430p.