Stephen King, la mort, les fantômes et moi
Le maître de l’horreur revient avec un excellent thriller qui parle d’affronter les démons qui vous hantent.
Publié le 03-11-2021 à 15h22
Tia est agent littéraire à New York. Elle élève seule son fils Jamie. Et elle a toujours su qu’il n’était pas un petit garçon comme les autres. À 5 ans, il lit déjà avec beaucoup de facilité, il a une mémoire phénoménale, et surtout: il peut voir les morts et leur parler.
Toute la vérité
Tous les morts ne sont pas beaux à voir, mais Jamie gère, il vit avec, ça va, quoi. Parce que les morts, jusque-là, sont plutôt bienveillants, ils sont obligés de dire la vérité quand il les interroge. C'est quand même bien pratique. "Un don qui n'a pas de prix, mais qui peut coûter cher."
Mal utilisé, ce pouvoir extraordinaire pourrait faire des dégâts. Voilà pourquoi c’est un petit secret entre mère et fils. Sauf que ça va mal tourner, on s’en doute.
Tous les morts ne sont pas aussi gentils et la colère peut se transformer en véritable tempête après la mort. "Ceci est une histoire d'épouvante, je vous aurai prévenus", répète souvent le jeune narrateur.
Après quoi?
Sorti en mars en version originale, sous le titre de Later (littéralement "Plus tard"), Après joue sur le sens du suspense.
Jamie, le narrateur interpelle directement le lecteur et répète qu'"Après, ça se gâte", "Après, tout était différent"… Après quoi? C'est tout l'enjeu, le suspense très efficace qui pousse à tourner les pages jusqu'au bout.
Stephen King a aussi soigné les personnages secondaires (pas si secondaires) du livre: Liz, l’inspectrice de police pas nette, le professeur Burkett, qui a l’air d’en savoir plus qu’il ne veut bien l’admettre, ou la mère poule qui peut renoncer à ses principes quand il faut bien.
Stephen King a souvent mis en scène des enfants: il a toujours adoré aborder le thème de l'innocence perdue, une constante depuis le tout début et Carrie (1974).
Mais dans Après, le "maître de l'horreur" interroge aussi notre notion du bien et du mal… Et on se demande comment nous, lecteur, on aurait agi à sa place.
Un excellent cru touchant et flippant à la fois. Un volume pas trop épais, cette fois, qui plaira en particulier à tous ceux qui ont aimé Ça.
Stephen King, «Après», Albin Michel, 330p.