«Azul», de l’autre côté de la toile
Avec son personnage qui pénètre dans les tableaux célèbres, Antonio Da Silva insuffle de la grande aventure dans les peintures de maître.
- Publié le 28-09-2021 à 08h00
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À chaque fois qu'il regarde une peinture, Antonio Da Silva compose tout un roman dans son esprit. Avec Azul, il livre son mode d'emploi ou un dérivé de ses carnets de voyage qu'il compile derrière le personnage de Miguel. Ce jeune Lisboète a la capacité d'entrer dans les toiles ou leurs reproductions. «C'est un rêve de gosse. J'ai beaucoup traîné dans les musées et chaque fois que je me posais devant un tableau d'un de ces grands peintres je voulais comprendre qui étaient les personnages, ce qu'ils faisaient là.»
Vie cachée
Figés pour les visiteurs de musées non avertis, les pigments s’animent sous les mots de l’auteur. La Joconde quitte son siège pour préparer des pasta divines, le bassin des nymphéas de Monet sert de lieu de rendez-vous romantique pour Miguel et April, la jeune femme mystérieuse qu’il retrouve de toile en toile.
Et quand Miguel fait une bourde dans les Ménines de Velázquez, il peut toujours aller s'excuser chez Picasso. De Klimt à Hokusai, ce sont les grandes signatures qui sont convoquées comme chefs décorateurs de cette épopée. «J'ai fait le pari de reprendre des œuvres connues et ma compagne et mon fils ont créé un compte Instagram (@roman_azul_art) pour permettre aux lecteurs qui ne connaissent pas certaines œuvres d'imaginer comment Miguel évolue à l'intérieur», explique Antonio Da Silva.

Dans Azul, l'art est un compagnon de vie et une énigme à déchiffrer. C'est un quotidien ouvert à tous. Miguel est un héros dyslexique, vivant dans une pension d'enfants, loin de toute conférence sur l'histoire de l'art: «Je ne voulais pas tomber dans un personnage qui ferait trop d'analyses des œuvres dans lesquelles il rentrerait. Je préférais présenter un adolescent lambda, pas spécialement brillant, mais curieux.»
Va-et-vient entre les toiles et une Lisbonne vibrante, romance, grande menace (la Protection des Œuvres qui n'apprécie pas les interventions de Miguel dans les tableaux), thriller, éléments fantastiques et même cataclysmes en cascade dignes des films à gros budget; Antonio Da Silva mêle habilement les genres au fil du roman: «J'ai envie d'écrire sur ce sujet depuis des années, mais je savais que ce n'était peut-être pas celui qui emballe le plus les ados. J'ai voulu leur faire voir la peinture différemment, d'une façon plus ludique, en essayant de les captiver avec une histoire d'amour, du suspense…»
Chez Vincent
S'il devait s'échapper dans une peinture, Antonio Da Silva désigne sans hésiter La Nuit étoilée de Van Gogh. «Je suis un fan absolu et je trouve que c'est son plus beau tableau. J'aurais bien aimé chevaucher ces comètes, aller me poser sur la lune et regarder Saint-Rémy depuis les étoiles.» C'est d'ailleurs dans un Van Gogh qu'il vous invite à faire la connaissance de Miguel, quelque part sur les toits de Terrasse du café le soir.
Antonio Da Silva, «Azul», Rouergue, 288 p. dès 13 ans.

Roman – «Un fabuleux destin» de Sarah Watson (***)
Depuis qu’elles se sont rencontrées à la plaine de jeux, les quatre jeunes femmes sont inséparables. L’une d’elles deviendra présidente des USA. Laquelle?
On se prend au jeu, on cherche les indices et on spécule au fil des pages.
Le tout en suivant leur quotidien teinté d’enjeux bien dans l’époque et leur engagement politique grandissant, notamment pour préserver le parc qui a vu naître leur amitié.
Sarah Watson, «Un fabuleux destin», Pocket Jeunesse, 400 p., 13 ans.

Roman – «Un sort si noir et éternel» de Brigid Kemmerer (****)
Un instant Harper boîte dans une ruelle en attendant son frère englué dans une sale histoire, le suivant elle se retrouve dans un royaume parallèle aux côtés d’un prince piégé par une malédiction.
Loin de ses propres combats, la jeune femme explore l’étendue de ses pouvoirs sur fond de romance contrariée.
Le premier tome d’une revisite à la fois classique et attachante du mythe de la Belle et la Bête.
Brigid Kemmerer, «Un sort si noir et éternel», Rageot, 704 p. 13 ans.

Roman – «My Dear F***ing Prince» de Casey McQuiston (****)
Le fils de la présidente des États-Unis et le prince d’Angleterre devaient juste faire semblant de se tolérer, mais par inadvertance… ils tombent amoureux.
On vous laisse imaginer (ou mieux, découvrir), l’agitation des conseillers en image ainsi que les quiproquos et péripéties de cette joyeuse quête d’identité.
De la pure comédie romantique qui remonte d’un seul coup moral et foi en l’humanité.
Casey McQuiston, «My Dear F***ing Prince», Lumen, 601 p., 16 ans.

Roman – «La malédiction de Highmoor» de Erin A. Craig (***)
Qui sera la prochaine?
C’est la question qui hante les filles du Duc Thaumas qui meurent inexorablement l’une après l’autre. Celle qui anime les villageois qui les traitent comme des pestiférées.
Quand les dernières sœurs décident de quitter leur deuil permanent et d’utiliser un passage secret pour se rendre à d’étranges bals, la situation prend une tournure encore plus inquiétante.
Erin A. Craig, «La malédiction des Highmoor», Casterman, 576 p., 13 ans.

Roman – «Les enchanteresses, et le grimoire volé» de Sophie Gliocas (****)
Grimoire mon beau grimoire, dis-moi comment me venger de cet enfoiré qui affiche les photos dénudées de son ex et de tous les autres harceleurs et broyeurs d’énergie?
Quand Bleuenn, Lizig et Flora tombent sur un livre d’enchanteresses dans la forêt de Brocéliande, elles libèrent pouvoir et dangers.
Une nouvelle saga initiatique et magique, par la créatrice du compte féministe @toutestpolitique.
Sophie Gliocas, «Les enchanteresses et le grimoire volé», Hachette Romans, 396 p., 13 ans.