Ernest et Célestine, 40 ans d’amitié

«Cette longévité est certainement due au trait de Monique Martin: elle va à l'essentiel, explique Fanny Husson-Ollagnier qui signe le dossier biographique de l'édition anniversaire. Durant toute sa carrière de peintre, elle avait mis toute son énergie à travailler le trait. C'est pour cela que ses dessins n'ont pas vieilli.»

Inquiète pour la nature

Et son propos non plus d'ailleurs. La préservation de la nature, le partage, la récupération… sont autant de sujets développés dans les albums d'Ernest et Célestine et qui tenaient une grande part dans la vie de l'illustratrice bruxelloise. «Monique Martin vivait comme ça: dans son appartement de la place du Châtelain, il n'y avait que des meubles récupérés aux Petits riens. Ce n'était pas du militantisme, simplement un art de vivre.»

Son lien avec la nature vient quant à lui de l'enfance. «Petite déjà, elle se promenait très souvent en famille dans la forêt de Soignes, poursuit Fanny Husson-Ollagnier. Une fois adulte, elle aura beaucoup de mal à accepter les dégâts commis par les humains sur la nature. C'était un sujet très sensible chez elle et ce, dès la fin des années 70. Cela se traduit dans ses albums, non pas avec du catastrophisme mais avec une volonté de montrer la beauté de la nature et l'importance de la préserver.»

Une amitié de papier

Dans l'album anniversaire spécialement édité par Casterman à l'occasion des 40 ans des deux héros, on retrouve non seulement deux aventures d'Ernest et Célestine (Comment tout a commencé et Les questions de Célestine) mais aussi un dossier biographique dans lequel on apprend que Monique Martin et l'écrivain Daniel Pennac ont entretenu une amitié épistolaire de plusieurs dizaines d'années.

«Daniel Pennac avait découvert le travail de Monique Martin à travers Un jour un chien. Il lui avait écrit et elle avait naturellement répondu. Ces deux-là ne se sont jamais rencontrés: elle ne le souhaitait pas et était heureuse de cette relation équilibrée. Pour elle, il n'y avait nul besoin d'autre chose. Et quand il a été question de transposer son œuvre en long-métrage animé, la production s'est tournée vers Daniel Pennac en ignorant tout de cette amitié. Ça a convaincu la famille.»

«Ernest et Célestine», divers ouvrages chez Casterman.

Nouvelle pépite pour Olivier Tallec qui imagine une amitié entre un petit garçon et un chien dont il rêvait depuis longtemps… à moins que cela ne soit l’inverse.

L'humour et l'inventivité d'Olivier Tallec (Les Quiquoi, Waterloo & Trafalgar…) au service d'une histoire à la fin inattendue.

Actes Sud Junior (coll. Encore une fois), dès 4 ans.

«Premier bonjour» de Claire Lebourg et Mickaël Jourdan (****)

Le jour pointe à peine le bout de son nez et c’est toute la nature qui s’éveille dans ce village planté au bord de la mer.

Le gardien du phare rentre chez lui après une nuit de travail et passe, comme chaque matin, chercher son pain chez le boulanger, lui aussi éveillé.

Il franchit la porte de sa maison, caresse le chien qui a veillé toute la nuit sur les siens et c’est l’heure du premier bonjour…

Un album aux couleurs de l’aube où les minuscules détails de la vie prennent tout leur sens.

Rouergue, dès 5 ans.

«Mon premier bain de forêt» d’Isabelle Collioud et Juliette Lagrange (****)

Les parents de Lisia l’emmènent prendre un bain mais pas n’importe lequel: un bain de forêt.

Au fil des pages, on pénètre au plus profond des bois, on observe les écorces, on ressent la fraîcheur de la mousse et on sent presque l’odeur de la terre.

Une vraie cure de zénitude à prolonger «pour de vrai».

Glénat Jeunesse, dès 7 ans.

L’avis de la libraire

Le moindre rayon de soleil est une occasion en or pour partir à l’aventure en pleine nature. En forêt, dans la prairie voisine ou au fond du jardin, il y a 1 000 choses à découvrir.

La preuve avec cette sélection signée Claire Nanty, de la librairie La Grande Ourse, à Liège. «Je commencerais avec Copain des bois et L'appel du dehors, deux guides parfaits pour les "castors junior", bourrés de conseils et d'activités pour découvrir la nature. Il y a aussi Tous dehors au jardin et Tous dehors en ville qui proposent un tas d'activités en famille pour ceux qui ont la chance d'avoir un jardin mais aussi pour les citadins.»

Pour les plus petits, Claire Nanty conseille L'imagier des fleurs du jardin (La joie de lire) et ses superbes fleurs en tissus peints.

«J'ai eu un gros coup de cœur pour Le gros livre des petits jardinages. L'univers est très mignon et les activités proposées vraiment simples, économiques, ludiques et adaptées à chaque saison. On peut même jardiner sans jardin ni balcon!»