INTERVIEW | CharlElie Couture : bye bye New York!
Après quinze ans de vie américaine, le poète rock a décidé de quitter Manhattan pour de bon. Il clôt le chapitre entre livre, expo et musique.
Publié le 23-01-2021 à 08h15
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Un nouvel album, une exposition à Bruxelles, un livre, un projet à tiroirs autour de Rimbaud : CharlElie Couture est partout, mais plus à New York! Deux ans qu’il n’y passait qu’en pointillé et les derniers cartons ont quitté Big Apple en novembre dernier.
Dans New York Memories, publié au Cherche midi, il revient sur cette longue histoire d'amour, maintenant que la rupture est consommée: «L'idée m'est venue en lisant Yellow Cab de mon ami Benoît Cohen, qui raconte son aventure quand il est devenu chauffeur de taxi à New York pour être plus crédible dans l'écriture d'un scénario. J'avais pris plein de notes sur les gens venus dans ma galerie, j'ai eu envie d'en faire quelque chose.»
Du futur au passé

Au fil de textes courts, il relate de petits points de bascule qui ont marqué sa vie, sa relation avec la ville. Les décalages. «Aux États-Unis le présent, c'est le niveau zéro par rapport au futur, pointe-t-il comme exemple. Plus on a un objectif haut, plus la falaise est haute, plus les gens vous encouragent. On peut vous reprocher de ne pas l'avoir fait, pas de l'avoir tenté et de vous être cassé la gueule. En Europe, le présent est plutôt considéré comme la conséquence du passé. C'est l'expérience le savoir, la culture, l'acquisition des choses qui mènent à ce que vous êtes.»
Comme une preuve de la théorie, son retour en France est accompagné d’une série d’œuvres tournées vers le passé.
Pépites oubliées

En parallèle du recueil de souvenirs new-yorkais est sorti Trésors Cachés et Perles Rares. L'album présentant de nouvelles versions d'anciens titres est pensé comme une BO pour accompagner sa biographie, écrite par David Desvérité (éditions L'Archipel).
«J'y ai mis des chansons qui n'avaient pas vraiment eu leur chance, mais que je considérais toujours comme actuelles. La balade de Serge K, ce gars qui se laisse mourir de faim, d'épuisement et abandonné, j'aurais pu l'écrire hier. Sauf qu'à l'époque c'était un épiphénomène, aujourd'hui il y en a plein la rue.»
Après ces coups d'œil dans le rétro qui n'étaient «ni triste, ni un signe d'épuisement», l'artiste se dirige déjà, à l'américaine, vers sa prochaine falaise. Mais de France.
Une expo à Bruxelles
En attendant de rencontrer CharlElie Couture sur scène lors d'une tournée qu'il brûle d'entamer, vous pouvez retrouver son travail graphique à la Galerie Nardone (Bruxelles), le temps de l'expo New York Memo.
On y trouve quoi? «À la fois de la peinture, des photos, du dessin; une sélection faite par Antonio Nardone. C'est la deuxième fois que je travaille avec lui, rappelle le créateur multiste, et j'étais d'accord avec son choix. C'est un extrait assez représentatif de tout ce que j'ai fait à New York.»
Jusqu’au 27 février à la Galerie Nardone.