Porteur de talents depuis 40 ans
Le label belge Igloo a 40 ans. Un livre retrace son histoire, des albums expérimentaux au jazz d’aujourd’hui en passant par Maurane.
Publié le 30-12-2019 à 06h00
C’est une sacrée anthologie pour les amateurs de jazz… mais pas que.
Igloo est un label spécialisé dans le jazz, c’est lui qui édite les albums de Steve Houben, Charles Loos, Nathalie Loriers, Éric Legnini… mais a aussi publié des artistes de chanson française et wallonne (Claude Semal, William Dunker…), de musique contemporaine, world, expérimentale…
En 40 ans, Igloo a soutenu des centaines d'artistes de chez nous pour les emmener pour certains sur des scènes internationales. Ainsi, le premier album solo de Maurane, Danser, en 1986 a été publié par Igloo. Melanie De Biasio aussi a débuté chez Igloo. «Le label a été créé en réaction aux majors, les grandes maisons de disques qui ne prenaient pas les artistes débutants, pas rentables», place Jean-Pierre Goffin, chroniqueur jazz à L'Avenir et codirecteur de l'ouvrage avec Daniel Sotiaux, fondateur du label.
Et en 40 ans, la philosophie n’a pas changé: découvrir et accompagner les jeunes artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais aussi rendre hommage aux «anciens» au talent parfois trop discret. Comme le grand saxophoniste liégeois Jacques Pelzer, qui a travaillé avec des musiciens américains: Igloo lui a consacré deux disques. On y trouve notamment une collaboration avec Éric Legnini, devenu l’immense pianiste qu’il est aujourd’hui, il n’avait alors pas 20 ans…
Ce livre est une anthologie riche de plus de 250 photos, des interviews, des pochettes d’album, des documents inédits et des tas d’anecdotes. Comme cette session d’enregistrement que Chet Baker était venu faire à Bruxelles avec Philip Catherine. Mécontent du résultat, le trompettiste américain avait demandé de recommencer…
Pour le futur
Reste qu’avec la diminution des ventes de disques, le modèle d’une telle structure est fragilisé. Igloo tire la moitié de ses revenus de subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais peut encore compter sur les ventes à la fin des concerts.
«Igloo Records en quarante mouvements», Daniel Sotiaux et Jean-Pierre Goffin, Arsenic, 280p.