Point final pour « Millénium»
Avec ce sixième tome, «La fille qui devait mourir», David Lagercrantz clôt brillamment la série au succès planétaire créée par Stieg Larsson.
Publié le 07-09-2019 à 06h00
Millénium, c’est quoi?
À l'origine, ce sont trois romans policiers publiés en Suède entre 2005 et 2007 et dont les héros sont Mikael Blomkvist, journaliste d'investigation pour le journal Millénium, et la géniale hackeuse au look de punkette, l'intrigante et fascinante Lisbeth Salander. Le succès mondial de la série est immédiat et durable (100 millions d'exemplaires vendus dans le monde), mais Stieg Larsson, son auteur, fondateur du trimestriel Expo qui dénonce les néonazis et les dérives antidémocratiques, notamment de son pays, l'ignore car il est mort d'une crise cardiaque en 2004, à 50 ans.
David Lagercrantz, c’est qui?
Celui qui a repris cette série devenue culte n'est pas un inconnu. Journaliste né à Stockholm en 1962, il a notamment consacré un roman à Alan Turing, considéré comme le lointain père d'internet (publié en français chez Actes Sud sous le titre Indécence manifeste) et une biographie à son compatriote Zlatan Ibrahimovic. Les quatrième et cinquième tomes, sortis en 2015 et 2017, connaissent le même succès que les précédents. Attaqué par la compagne de Larsson, mais soutenu par sa famille, Lagercrantz s'y montre fidèle à l'esprit original, tout en racontant des histoires qui lui sont proches, comme l'espionnage industriel et la gémellité.
Ce dernier tome, ça parle de quoi?
Avec La fille qui devait mourir, sixième tome paru simultanément dans une trentaine de pays, l'aventure de Millénium se referme, assure son éditeur suédois. «Trois livres, c'était juste ce qu'il me fallait, si j'avais continué, cela aurait été plus par habitude», a déclaré leur auteur, «heureux d'avoir pu approfondir le mythe». Un mendiant est retrouvé mort dans un parc de Stockholm, sans que la police parvienne à l'identifier. Il a dans sa poche le numéro de téléphone de Mikael Blomkvist, qui pourtant ne semble pas le connaître. Le journaliste est inquiet car n'a plus aucune nouvelle de Lisbeth partie à Moscou affronter sa sœur jumelle naviguant dans les eaux troubles des services secrets russes. Entre elles, s'engage une lutte à mort dont l'origine remonte à leur enfance violente.
Cette intrigue, qui tourne principalement autour d’une catastrophique ascension de l’Everest en 2008, progresse sur quinze jours, jusqu’à mettre Blomkvist dans une bien dangereuse posture.
Davis Lagercrantz, «La fille qui devait mourir», Actes Noirs, 367 p.