Valérie Cohen passe la frontière

Emma, son héroïne, pourrait être heureuse. Elle file depuis 15 ans le parfait amour auprès de son mari dont elle a eu un fils. Avec son ami d’enfance, elle vient de relancer sa société de vêtements pour femmes de petite taille (comme elle) qui prépare son premier défilé. Elle possède aussi une amie de cœur qui veille sur elle. Mais voilà: elle n’a jamais pu oublier son amour de jeunesse qui, du jour au lendemain, n’a plus répondu à ses lettres. C’est pourquoi, une fois par an, elle charge sa mère, fan de Claude François, de lui transmettre une carte postale, qui ne reçoit jamais de réponse. Et quand elle découvre qu’il est inscrit sur un site de rencontres…

«Comme les personnages de mes précédents livres, Emma a une fêlure qu'elle tente de réparer pour aller vers plus de lumière, analyse la romancière. Le deuil impossible de son amour ancien ne l'empêche pas de vivre, mais l'amène à se demander si sa vie aurait pu être différente.» Tout comme le lecteur qui, en plus d'être amusé et touché, se pose des questions sur lui-même et sur sa propre existence.

Bâti sur une intrigue bien menée et riche en personnages secondaires joliment construits, Depuis, mon cœur à un battement de retard possède le même charme, la même délicatesse, la même finesse dans la description des émotions humaines que les précédents romans de Valérie Cohen, Alice et l'homme-perle, Le hasard a un goût de chocolat ou Madame à la migraine qui vient de reparaître en poche chez J'ai Lu.

Valérie Cohen, «Depuis, mon cœur a un battement de retard», Flammarion, 350 p., 21€