Luca: quand la technologie s’empare de l’âme

Un homme, qui meurt en rue à une heure prédéterminée.

Un autre homme et une femme, enfermés dans des cuves transparentes, l’œil d’une caméra braquée sur eux. Et une sentence définitive et cruelle: ce sont les internautes, avides de sensationnalisme et de réseaux sociaux, qui choisiront lequel des deux sera sauvé. Lequel sera exécuté le lendemain. Pour les flics, c’est un contre-la-montre, une course contre le temps, pour tenter de sauver ces deux prisonniers.

GAFA

Dans ce nouveau thriller brutal, Franck Thilliez oppose deux mondes: d’une part ceux qui critiquent les progrès de la technologie et ses conséquences sur l’humain. D’autre part, une véritable secte qui voue un culte à cette technologie, au point de s’automutiler.

Franck Thilliez: «Les personnages qui font des expériences extrêmes sur leur propre corps, ça existe. Il y a même une dimension artistique dans ces milieux obscurs. Et une volonté de transgresser la société. On les accepte parce que les sociétés parfaites n'existent pas. Ça fait partie de notre humanité, de notre société.»

Ce que dénonce Thilliez, aussi, c'est la toute-puissance des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon): «Les GAFA font peur, en particulier les réseaux sociaux. Ce monde dans lequel on vit désormais, cette course au sensationnel… C'est le message que j'adresse aux lecteurs. Il faut faire attention à nos comportements vis-à-vis des GAFA. Tous ces services sont gratuits parce que c'est nous qui sommes le produit… et on est utilisés.»

Les thèmes abordés dans Luca sont nombreux et dans l'air du temps: le pouvoir sans limite de Google, l'intrusion dans nos vies des réseaux sociaux, l'intelligence artificielle. Telle est notre société, désormais, avec cette profusion de violence, physique et psychologique. Flippante. Et tellement réelle.

Franck Thilliez, «Luca», FleuveNoir, 550 pages.