Et Apple acheta la Grèce
Apple décide d’acheter la Grèce pour mieux la gérer. C’est le pitch de cet excellent roman de Jean-Cédric Michel.
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- Publié le 15-04-2019 à 06h00
Apple: le géant du multimédia, l’une des entreprises les plus riches au monde, avec une réserve de plus de 250 milliards de dollars. Au sein de cette entreprise, un homme, Gully Samoza rêve d’un idéal humaniste: pourquoi Apple ne pourrait-il pas racheter la Grèce, au bord de la faillite, et la gérer comme on gère une société?
Un idéal humaniste
Cette idée complètement dingue, Tim Cook, le digne successeur de Steve Jobs à la tête de l’entreprise américaine, veut y croire. Dès lors, Samoza lancera ce plan de sauvetage inédit d’un État souverain par une entreprise privée.
Avec ce roman, Jean-Cédric Michel colle à l’actualité financière européenne de ces dernières années avec justesse, avec brio et surtout avec une idée pas si farfelue que ça. Son thriller financier, parfois ardu mais toujours juste, est nimbé d’un idéalisme que l’on aimerait tellement réel. Quand une entreprise richissime décide de sauver un pays de la banqueroute, c’est l’humain, l’Homme, qui revient au centre des débats. Loin des intérêts et dividendes d’actionnaires a priori peu enclins à tendre la main à un pays en souffrance.
i-Tax
L'idée d'Apple est aussi de révolutionner les taxes, grâce à un logiciel de son cru, l'i-Tax, «en passant d'une fiscalité du travail à une fiscalité des flux». Plutôt que de taxer les hommes/les femmes, leur travail, il faut taxer l'économie, la finance, «parce que c'est l'impôt le plus social, le plus acceptable, le plus fédérateur de toute l'histoire de la fiscalité».
Une autre utopie que l’on aimerait voir jour. Un roman comme une quête humaniste. Un roman brillant.
Jean-Cédric Michel, «Le jour où Apple a acheté la Grèce…», Albin Michel, 313 p.