Secrets et mensonges façon Sandrel
Après «La chambre des merveilles», Julien Sandrel revient avec un second roman qui mêle secrets de famille et deuxième chance.
- Publié le 18-03-2019 à 08h07
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La chambre des merveilles, c’était la surprise littéraire du printemps dernier. Un premier roman d’un jeune auteur inconnu, Julien Sandrel, qui allait en quelques semaines séduire des milliers de lecteurs. À peine un an plus tard, revoilà déjà le jeune auteur avec un second roman, La vie qui m’attendait. «J’ai un peu triché, nous avoue-t-il, j’avais écrit La chambre des merveilles en 2017, mais il est sorti un an plus tard et j’étais alors assez loin dans l’écriture de ce nouveau roman.»
Une nouvelle fois, ce sont les relations familiales qui sont au cœur de La vie qui m’attendait. Romane, 39 ans, est médecin à Paris. Fille unique, remplie de phobies et d’angoisses, elle est surprise lorsqu’une de ses malades affirme l’avoir vue dans un hôpital marseillais, sortant en pleurs du bureau d’un pneumologue. Problème, Romane n’a jamais mis les pieds à Marseille. Sur un coup de tête, elle décide d’aller à la rencontre de cette autre elle-même. «J’avais au fond de moi un personnage comme Romane. Une femme qui arrive à la quarantaine et qui sous des airs d’une vie où tout va bien est en fait très mal dans sa peau. J’avais envie que quelque chose arrive et change tout.» C’est une conversation surprise dans un bus qui va lui donner l’idée de départ. «Deux personnes discutaient d’une troisième qu’une de deux disait avoir vue à tel endroit. Ce que l’autre affirmait être impossible.»
Une autre vie est possible
Au départ de cette idée d’un double de son personnage, Julien Sandrel plonge le lecteur dans une histoire que se partagent les secrets et les mensonges. «La situation de Romane est intéressante parce qu’elle va se retrouver face à une autre elle-même mais qui a mené sa vie autrement. Ce sera l’élément déclencheur. L’effet miroir va lui faire prendre conscience qu’elle doit changer, qu’une autre vie est possible.»
Julien Sandrel sème avec un certain talent le doute dans l’esprit du lecteur. Qui a menti? Pour quelle raison? On n’en dira pas plus, mais le roman oscille sans cesse entre soleil et orage avec, par moments, des allures de thriller… «J’aime la gestion du suspense d’un thriller. Mais ici, je voulais surtout évoquer la puissance des non-dits dans les familles. D’abord parce que c’est un élément très romanesque pour un écrivain. Mais aussi parce que j’estime personnellement qu’il est difficile de se construire s’il y a des zones d’ombre dans notre histoire. Un de mes romans préférés est d’ailleurs Lignes de faille de Nancy Huston qui évoque comment un secret pèse sur une famille durant plusieurs générations.»
Le succès de La chambre des merveilles a permis à Julien Sandrel de connaître un luxe rare pour les écrivains, celui de vivre de sa plume. Un troisième roman est déjà en route. Mais son futur est aussi cinématographique puisque La chambre des merveilles devrait faire l’objet d’une adaptation en salles par les producteurs de La famille Bélier et de Demain tout commence. «Ils en sont à l’écriture du scénario. Je n’y participe pas, je préfère qu’ils s’approprient le sujet.» Rendez-vous, sans doute, en 2021 ou 2022!
Julien Sandrel, «La vie qui m’attendait», Calmann Levy, 317 p.